Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 38]

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ÉTUDES

SUR LES TORRENTS DES ALPES.

formée d'une ligne de rochers calcaires A, B, C, d'Ide hauteur à pic de 3oo à Ztoo mètres, dont les flancs, presque entièrement nus, présentent des sillons irpé,gtdiers peu profonds , qui partant de la base s'étendent presque jusqu'au sommet. Au-dessous il y a un bassin spacieux, creusé dans l'intérieur d'une série de couches marneuses qui servent de support aux masses calcaires, ainsi que le montre la coupe fig. 5. Ce bassin, en forme d'entonnoir, a pour issue unique une fracture étroite , ouverte dans une seconde ligne de rochers moins puissants et mditiS élevés que les premiers , dont

le dominent. Au point p, la pente devenant de plus en plus faible , le torrent n'a plus assez de force pour entraîner toutes les matières dont il est chargé. C'est là que commence leur dépôt, qui se poursuit sur une longueur de plusieurs centaines de mètres. Le bourg du 'louvet est bâti sur le bord de ce lit de déjection, et par conséquent sans Cesse menacé par ses débordements. Pour S'en préserver, les habitants ont construit depuis plusieurs années des murailles élevées et très-épaisses, formant une enceinte presque continue autonr des déjections. Comme il était aisé de le prévoir, cette espèce

les bancs s'enfoncent sous les couches marneuses,

de fortification n'a pas arrêté le dépôt ; il continue comme par le passé, et même sa hauteur est annuellement plus considérable , parce qu'il s'étend sur une superficie moindre. Un jour les cailloux, en s'amoncelant, attein-

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comme celles-ci sous la grande assise calcaire (pli amitonne lala montagne. Les eaux pluviales qui descendent des escarpements supérieurs sont reçus par des ravins dm, aüm, adm , trèS-inclinés , qui ne tardent pas à se , dont la pente rkmir à un tronc commun mop.

moyenne est de 15 à 20 centimètres par mètre, a été profondément creusé dans le sein d'un amas de débris calcaires peu consistants, qui est en partie couvert de bois et occupe presque en entier le fond du bassin. Ce terrain caillouteux a une épaisseur inconnue, il est le résultat de la dégradation séculaire de la grande ligne

de rochers A , B, C. A la suite des pluies violentes et continues, les eaux qui descendent en abondance de ces rochers se concentrent rapidement dans le ravin principal iiibp et acquièrent bientôt -assez de force pour le dégrader ; elles s'accumulent derrière les masses énormes de cailloux qui se détachent alors des berges

dront le couronnement des murailles rendues inutiles,

et le torrent, énormément exhaussé, en sera devenu beaucoup plus dangereux. Avant d'arriver jusqu'à l'Isère, les eaux, dont les divagations diminuent à mesure qu'elles abandonnent leurs matières de transport, finissent par se réunir en deux branches rs et tu, qui représentent le lit d'écoulement. L'espace compris entre deux est néanmoins inculte, personne n'étant assez hardi pour le défricher. Il résulte des détails dans lesquels nous venons d'en-

trer que, sauf les dimensions beaucoup plus grandes de son bassin de réception, le torrent de Bresson offre une grande analogie de constitution physique avec le

de

Gatnond. L'origine de ses cailloux est semblable et ses ravages ont également pour cause première rencaisse-

violence que la résistance a été plus considérable. Le terrain détritique qui fournit les cailloux nè s'épuise pas ; car outre qu'il est fort épais, il est entretenu par les dégradations toujours incessantes des rochers qui

ment du canal de réception dans un terrain de débris sans consistance. Les mêmes moyens de défenses lui sont aussi applicables. On doit regarder en effet comme évident que si, au lieu de laisser le torrent couler dans

et les poussent dans la plaine avec d'autant plus