Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 80]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

NOTE (2). 7- Les peints culminants de la Cordillère du Chili ont été reliés à la chaîne de triangles qui s'étend actuellement sur les provinces de Santiago, d'Acungua et de Coquimbo; ce

qui a permis de calculer leurs altitudes par de nombreuses observations de distances zénitales et de comparer les résultats fournis par les observations faites des différents sommets

de cette chaîne de triangles. Le tableau suivant contient les positions géographiques et les altitudes des points culminants. SOMMET,

LATITUDE

Cerro de, Mereedario.

Cerro de la Itannada . Mordagne d'Aconcagua.

Cerro del Juneal

ALTITUDE.

32. 0' 514

0032'49'0

679r.,50

32,

0 32 40 2 0 38 34

6347 6834 5982 6556 5433 5384

.

5

8 6

32 29 42

5

3 51 3 33 16 50 0 33 13 0 0 33 44 27 0 33

Tufflutgalo

Ce ro del Homo Volcan de Maipo.

.

LONGITUDE E.

S.

0 32 21 2 0 48 19 0 0 24 32 0 0 49 48 0

145

DE L'AMÉRIQUE DU SUD.

SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT

144

20 40 60 80 00 Ou

Les longitudes sont rapportées au méridien de Santiago, situé 72"55'30" à l'ouest de celui de Paris. Il résulte de ces observations (lue les sommets les plus élevés des Andes se trouvent accumulés sur un espace de moins de

deux degrés, espace très-petit comparativement à l'étendue de cette chaîne. Parmi ces sommets il y en a deux : le Mercedario et la montagne d'Aconcagua , dont l'altitude dépasse celle du Chimborazo ; le Tupungato ne lui est inférieur que de 3 mètres, et les autres points dépassent les altitudes des autres sommets des Andes de Quito. NOTE (3). Les cartes les plus récentes de l'Amérique du Sud indiquent dans cette partie des Andes plusieurs volcans qui n'existent point en réalité, et la plupart de ces noms se rapportent même à des montagnes entièrement formées de roches stratifiées : tels sont les volcans de Capiapo , de Coquimbo, de Choapu , de los Patos et d'Aconcagua; il est probable que les nuages qui stationnent souvent sur les sommets les plus élevés auront été pris pour des fumées volcaniques et donné lieu à cette erreur dont il nous a été impossible de découvrir l'origine. Les volcans en activité n'existent plus depuis des siècles dans la partie moyenne de l'Amérique, et se trouvent

actuellement relégués aux deux extrémités de ce continent, dans les Andes de Quito et les provinces australes du Chili. Le

volcan du Descabegado , celui des volcans actifs du Chili qui s'avançait le plus vers le nord, est remplacé par une solfatare qui s'est ouverte à peu de distance, et l'on sait que ce phénomène signale ordinairement le dernier effort de l'action volcanique. NOTE (Z1). Les porphyres résultant de l'action des masses de labradorite sur les couches du grès rouge, sont entièrement différents de ceux qui appartiennent à la grande formation des porphyres stratifiés. Ils se composent d'une pâte généralement assez tendre, le plus souvent d'un brun violacé, dans laquelle se trouvent disséminés de grands cristaux de labradorite , remarquables par leurs dimensions et leur forme aplatie, ainsi que quelques cristaux noirs qui paraissent appartenir à l'hy-

persthène , et quelques parcelles de fer oxydulé. Lorsqu'on suit une de ces couches de porphyre jusqu'au contact de la niasse de labradorite, on la voit se changer graduellement en amygdaloïde ; les cristaux d'hypersthène se déforment les premiers et se changent en de petites masses arrondies, creuses

et tapissées intérieurement de cristaux aciculaires d'un vert foncé; le feldspath éprouve des changements analogues, et bientôt toute la masse ne présente plus aucune trace de cristaux, mais un grand nombre de globules offrant les combinaisons les plus variées. Ainsi l'on y rencontre à la fois, souvent même sur un petit fragment, l'agate, le carbonate de chaux spathique, la stilbite et la prehnite. Cette dernière substance y est souvent colorée en vert par l'oxyde de cuivre et contient quelquefois du cuivre natif. La masse endogénique qui a produit ces réactions se présente également sous divers aspects que nous croyons utile d'indiquer. Cette roche perce indistinctement toutes les formations, depuis le granite jusqu'au calcaire qui recouvre les marnes salifères ; elle y forme de minces

filons, des dykes puissants, et quelquefois même de petites collines. Les dykes qui traversent les roches granitiques présentent de larges facettes de labradorite offrant souvent l'éclat chatoyant qui caractérise cette substance. L'hypersthène s'y montre aussi en larges facettes noires ou d'un vert très-foncé; et, parmi les autres substances qui leur sont associées, on remarque constamment le fer oxydulé et la pyrite cuivreuse. Lorsqu'elle traverse les porphyres stratifiés, le grès rouge ou les marnes gypseuses, cette roche, tout en conservant les TOME IX, 1856.

10