Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 81]

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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT, ETC. 146 mêmes éléments, change tout à fait d'aspect. Le labradorite y

ÉPURATION DE LA HOUILLE.

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forme une pâte compacte d'un gris clair, dans laquelle se trouvent implantés les cristaux d'hypersthène. Sous cet état, les masses affectent presque toujours une division prismatique qui leur donne l'aspect du basalte, dont elles ne diffèrent d'ailleurs que par l'absence du pyroxène et la rareté du fer oxydulé.

C'est sous cet aspect que cette roche se présente au cerro de Sainte-Lucie, monticule qui s'élève au milieu de la ville de Santiago et dans la plupart des autres localités où elle forme de petites montagnes isolées. NOTE (5).

La transformation du conglomérat ponceux en

domite est un fait qui se vérifie dans un grand nombre de localités de l'Amérique. La couche qui, dans les environs de la Ruz, se trouve intercalée entre le terrain lacustre et celui de transport, passe souvent à cette dernière roche ; ce passage s'observe toutes les fois que les cendres trachytiques se présentent sans mélange de matières argileuses et de fragments volumineux d'autres roches; et comme ici rien n'indique une action volcanique, il est probable que la consolidation de ces

matières pulvérulentes a eu lieu par une réaction chimique exercée sur les éléments du feldspath et qui a produit le silicate alumineux qui leur sert de ciment. Ce phénomène serait analogue à celui qui a été étudié par M. Delesse dans certaines couches feldspathiques du terrain de transition des Vosges qui passent d'une manière insensible à des porphyres (Annales des mines de 1855 t. III, p. 747 : Granwake). Quoi qu'il en soit de la cause de cette consolidation, le même passage des conglomérats aux domites se reproduit sur la côte du Pérou et au Chili, dans toutes les parties où les cendres feldspathiques se trouvent en quantité dominante.

(Pour les coupes géologiques, voir les Pl. III et IV qui sont jointes à ce mémoire.)

ÉPURATION DE LA HOUILLE. Par M. ÀIIISTIDE BERARD.

Un siècle s'est à peine écoulé depuis que les combus-

tibles mineraux ont fait leur entrée dans l'industrie moderne, et déjà leur influence est immense ; mais à mesure que l'emploi de la houille s'est généralisé , que son rôle a grandi, que les connaissances techniques et scientifiques se sont répandues, on a mieux compris l'importance de toutes les considérations qui se rattachent à la consommation de ce précieux agent de calorique et de force. En première ligne est venue se placer la question relative à sa pureté et au rôle que cette pureté exerce dans les innombrables opérations auxquelles il concourt. Il y a peu de temps encore qu'on se préoccupait à peine de cet intéressant sujet : il fixe au-

jourd'hui l'attention des hommes techniques et des économistes.

Une des premières pensées qui devaient naître dans l'esprit de l'observateur était de chercher une meilleure utilisation des menus charbons sans aucun emploi dans plusieurs localités, en raison de leur extrême impureté, et ayant partout une moindre valeur que les gros fragments. C'était un triste spectacle de voir, il y a peu d'années encore, dans le bassin de Newcastle, notamment, des menus charbons employés à former des remblais de chemin de fer ou à combler des marais. Ceci était le cas le plus favorable aux exploitants, qui trouvaient ainsi un écoulement à leurs menus et le moyen de s'en débarrasser sans avoir de nouveaux frais à supporter; car