Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 220]

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ÉTABLISSEMENTS

D'AGORDO (HAUTE-VÉNÉTIE).

environ 2 mètres. On est conduit par la nécessité de

huit. Elles sont toutes situées du côté du schiste, soit dans l'enveloppe blanche, soit dans le schiste noir luimême. Pour faire ces travaux, on pousse une courte galerie, destinée à éloigner l'excavation des épontes

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remblayer un vide aussi considérable à les prendre successivement de bas en haut. Pour éviter que le plafond ne fatigue pendant l'exploitation d'une tranche, on le soutient sur un boisage, puis on remblaie en abandonnant les bois. On ne les reprend qu'une fois arrivé au niveau supérieur en les extrayant du sol sur lequel on se trouve. Pour exploiter une tranche on emploie la méthode dite en travers. On trace une galerie de direction, soit dans l'axe de l'amas, soit au rocher ; et, dans ce cas, on se place toujours du côté du schiste qui a plus de consistance. De distance en distance on attaque la paroi par une galerie transversale qu'on soutient, comme je l'ai dit, jusqu'à ce qu'on ait atteint la roche du côté opposé. On bat alors en retraite en remblayant empiétement ; puis on ouvre une galerie contiguë de la même manière. Le remblai de la précédente est suffisamment maintenu par les boisages abandonnés, on a du reste la précaution de le disposer avec quelque soin sur la paroi encore intacte. On opère ainsi à la fois clans les

divers chantiers jusqu'à l'enlèvement complet de la tranche. On joint à cette méthode régulière un réseau de travaux de recherches, clans le but de reconnaître d'avance, à l'aide d'essais chimiques, les variations de richesse du gîte afin de se régler ensuite d'après les exigences du moment. On pousse aussi quelques puits ou galeries au rocher pour découvrir les amas moins importants qui pourraient y être disséminés. Il y a encore une classe de travaux rendus nécessaires par la méthode. Ce sont ceux qui ont pour but de procurer du remblai. On attaque pour cela la roche environnante , en y pratiquant des chambres au nombre de

même du gîte. On la divise bientôt en trois branches, et on termine celle-ci par des chambres qu'on exploite par simple éboulement. Le remblai ainsi obtenu est com-

posé de quelques morceaux et d'une grande quantité de menu qui le rend susceptible d'un tassement uniforme. Cette matière est jetée dans des cheminées en bois, ou transportée sur des brouettes, jusqu'au point où elle est employée. Dans la partie supérieure on exploite l'affleurement

d'une manière un peu différente. On n'a pu pratiquer une grande excavation à ciel ouvert, ce qui semblait dicté par la condition d'enlever une masse de matière utile affleurant au jour. On eût ainsi reçu dans l'excavation toutes les eaux de la vallée qui est très-étroite. On pratique donc des excavations souterraines qui ne sont en communication avec le jour que par un puits d'entrée, tandis qu'un puits de fond débarrasse le chantier de l'eau qui s'y accumule et la laisse écouler dans la mine, d'où elle est extraite par le système régulier d' épuisement. 6. Accessoires généraux.

La consistance des roches que l'on a à traverser est très-variable. Souvent le minerai et le schiste se maintiennent seuls. Parfois aussi dans les schlichs , ou dans les parties coupées par les failles, il faut soutenir les parois. C'est toujours nécessaire dans les roches qui encaissent le gîte du côté méridional. On emploie pour l'ordinaire le boisage, et dans les travaux destinés à être conservés, le muraillement.

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