Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 229]

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DESCRIPTION DES MINES

ET USINES DE LA LOZÈRE.

pour la fusion du minerai grillé et aggloméré et un four de coupellation. La méthode suivie était donc celle

l'autorisation d'exploiter que certains filons, soit plutôt qu'ils aient voulu concentrer l'exploitation dans

de Vialas. Les combustibles étaient tirés des forêts

les terres de leur dépendance immédiate

considérables qui s'étendaient alors sur plusieurs points de la contrée : on était alors, sous ce rapport, dans des conditions certainement meilleures qu'aujourd'hui. Comme d'ailleurs, à l'heure où nous écrivons, les com-

gneurs de Saint-Sauveur n'attaquèrent en effet que les gîtes voisins de Saint-Sauveur. Des recherches entre-

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munications ne permettent pas le transport lointain d'un minerai si peu argentifère, que le ruisseau n'a pas même toujours l'eau nécessaire au lavage, en supposant même le cas le plus favorable, c'est-à-dire l'abondance

du minerai, nous ne conseillerions pas de reprendre aujourd'hui l'exploration de ce gîte. Il en serait de même pour les filons voisins de Balsiéges, du Tournel et d'un grand nombre d'autres disséminés sur la pente nord de la Lozère.

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,

les sei-

prises alors par des particuliers sur le filon du Marguairés , durent même être abandonnées, devant les ordres de ces puissants seigneurs. Enfin au moment de la révolution, des complications de toutes sortes surgirent pour l'exploitation ; les réquisitions fréquentes diminuèrent le nombre de bras ; peut-être aussi les fonds manquaient-ils pour faire des travaux d'aménagement nécessités par la position défavorable des filons SainteBarbe et Saint-Sauveur. Enfin l'émigration des principaux intéressés jeta les mines dans l'abandon où elles sont toujours à peu près restées jusqu'ici.

Un décret impérial du 16 juin i8o8 concède aux CHAPITRE III.

S I. Environs de Meyrueis. Histoire des con-

cessions données

Tous les gîtes des environs de Meyrueis et Saint-

à diverses épo- Sauveur avaient été signalés par Gensanne et e est sur nues aux environs de Meyrueis. ses indications que vers 1775, la famille de Saint-Sauveur, la plus puissante de ces contrées, en entreprit l'ex-

ploitation. Les sommes absorbées par les travaux de mines, par la construction de bocards , lavoirs et fonderie, de 1775 jusqu'en 1789, furent considérables, et les produits obtenus bien inférieurs aux dépenses. Nous n'avons pu rassembler que peu de documents sur la conduite de l'entreprise ; mais s'il faut en croire

ceux que nous possédons, elle n'aurait pas été des plus satisfaisantes. D'ailleurs, soit qu'ils n'eussent

sieurs Bragouse de Saint-Sauveur le droit d'exploiter les mines de plomb existantes dans les communes de Saint-Sauveur, Bonheur, Meyrueis , Gatuzières, pour cinquante ans. Mais les sieurs et demoiselles de SaintSauveur, sans avoir fait de nouveaux travaux, renoncent, le o juin 1818, à cette concession perpétuée par la loi de 181o.

Depuis cette époque jusqu'en 185o , nulle tentative n'a -été faite sur les gîtes compris dans ces anciennes concessions. En 185o , on rentra dans les vieux travaux du filon

de cuivre des Combelles ; mais sous le prétexte d'y en-

treprendre des recherches, on ne fit qu'abattre quelques massifs, restés le long des anciennes galeries.

Quelque temps après, la société des mines métalliques des Cévennes, qui venait d'acheter Bédouès et Cocurès , envoya à Meyrueis un maître mineur et quel-