Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 228]

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DESCRIPTION DES MINES

ET USINES DE LA LOZÈRE.

des Bondons, Allem , Aufage, etc. En général les paysans se bornaient à foncer quelques petits puits pour atteindre les couches minéralisées dont ils suivaient les nombreuses ramifications en s'attachant naturellement à celles qui leur donnaient de l'alquifoux massif. Quelquefois ils ont attaqué avec avantage aussi les filons

l'exploitation a été limitée j'usqu'ici faute de débouchés.

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qui, ainsi que nous l'avons montré ailleurs, sont en relation avec les amas des couches calcaires ; on trouve de ces travaux clans le quartier des Boudons; mais ils ne sont jamais développés, car on était vite obligé, en ce cas, d'entrer en profondeur ; les difficultés de l'extraction dépassaient alors les ressources des exploitants.

Jamais il n'a été fait concession d'aucun des gîtes d'alquifoux ; il est regrettable, suivant nous, que dans la concession de Bédoués et Coeurès n'aient pas été compris, comme le voulaient les demandeurs, les gisements d'alquifoux du quartier des Bondons; car si l'on vient à exploiter les filons de ladite concession, il sera possible de tenter l'exploitation régulière sur certains

points des environs des Bondons. Les produits trèsriches en plomb et quelquefois un peu argentifères qu'on en retirerait pourraient vraisemblablement supporter les frais de transport jusqu'à la fonderie ; ils seraient d'ailleurs avantageusement mêlés aux autres lors du traitement métallurgique. Quant aux gisements d'alquifoux répandus sur la pente nord de la Lozère, le défaut de combustible sur les lieux, les difficultés actuelles de communication ne

permettent pas d'espérer d'en tirer jamais un parti convenable. Pourtant, les produits de travaux bien con-

duits à Allenc, Aufage et Grosviala, où les veines et filons paraissent très-riches, pourraient ,être fondus sur place ; on s'approvisionnerait de combustibles dans les bois et forêts des bords du Lot et de l'Altier, dont

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Les minerais sont comparables pour la nature et la richesse à ceux du Bleiberg (Carinthie) et de l'Espagne (Sierra de Gador); la méthode du Bleiberg , qui exige peu de combustible et des appareils peu compliqués, conviendrait très-bien en pareil cas.. On pourrait ainsi

tirer de ces minerais un parti plus avantageux qu'on ne l'a fait jusqu'ici en les vendant pour alquifoux. Quant aux filons isolés et d'apparence incertaine,

Filons de Ba-

hours, de Balsiéges , du Tourne', etc.

Ancienne

exploitation da comme ceux de Bahours, de Balsiéges, du Tournel, etc., Bahours. Imnous ne pensons pas qu'il soit possible, clans l'état des possibilité de la reprise actuelle communications et vu la situation de ces gîtes, de son- de cette mine. ger à leur exploration. Des travaux importants avaient

été entrepris sur le gîte de Bahours de 174o à 1750; mais ce n'étaient pas les premiers, car on avait alors rencontré des ouvrages irréguliers dont la date devait être fort reculée. L'emplacement des ouvrages avait été très-mal choisi en 1741 ; ils sont en effet éparpillés sur la partie du filon voisine du ruisseau du Ginest , exposés par conséquent aux inondations et surtout à une grande abondance d'eaux d'infiltration. Ceet a reconnu que le filon était éminemment barytique , tenant de la galène peu argentifère avec cuivre pyriteux , pyrites de fer et blende. Le minerai ne deve,

nait réellement riche en argent que dans quelques veines assez rares de quartz grenu. Les colonnes de minerai étaient discontinues et pas assez puissantes pour payer les frais des premières explorations. Comme toujours, on s'était encore ici trop hâté de construire non-seulement des laveries, où il ne man-

quait que du minerai, de l'eau motrice et de lavage, mais encore une usine métallurgique. Celle-ci compre-

nait un réverbère de grillage, deux fours à manche