Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 208]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L' ADOUR.

analogie parfaite avec les formations de Briscous et de Villefranque. Leur couleur, leur texture, leurs alternances, les rognons de gypse qu'elles contiennent, les sources salées qui en émanent, complètent l'identité. Nous n'hésiterons donc pas à les classer clans l'étage marneux de la craie, et à attribuer la source salée à

d'ophite , sUrvenant plus tard, s'insinue entre les couches de la craie marneuse : elle brisera la couche supérieure des fahluns bleus, et ceux-ci s'appuieront immédiatement sur la craie marneuse, avec une direction qui, souvent, sera à peu près la même. La source de Saint-Pandelon nous offrirait des conclusions analogues. La formation marneuse y est trèspuissante, et a été relevée par l'ophite. La source de Bidas est dans le même cas. A la vérité,

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quelque banc plus ou moins puissant de sel gemme, qui, à une certaine profondeur, doit exister dans la formation marneuse, comme à Villefranque. Quant au calcaire dans lequel est ouverte la carrière, et dont l'aspect physique est si caractérisé, il n'appartient pas à cette formation, ainsi qu'on serait tenté de le croire au preinier abord, d'après la concordance apparente de la stratification et le voisinage immédiat des couches de marnes. Quelques fossiles fort reconnaissables, que nous sommes parvenus à trouver en exa-

minant plus de quatre cents tas de cette pierre employée à ferrer les routes, ne permettent pas de l'annexer au terrain crétacé. C'est au contraire un lambeau d'un terrain beaucoup plus récent, que nous décrirons plus tard sous le nom de fahluns bleus. Quant à sa présence près des marnes de la craie, dans les circonstances que nous venons d'indiquer, elle est très-naturellement explicable, et cette association se représentera de la même manière dans plusieurs autres localités. En effet, le soulèvement pyrénéen ayant, comme on a vu, redressé les couches crétacées, ainsi que les couches nummulitiques également antérieures à l'apparition des Pyrénées, les terrains postérieurs se sont déposés horizontalement sur les crêtes mises à nu. (Jr les fahluns bleus paraissent être le premier terrain qui, dans le bassin de 1' Adour, ait succédé au soulèvement pyrénéen. La disposition générale est donc celle que représente la fig. i. Supposons actuellement qu'une éruption

on ne la voit pas sortir immédiatement du terrain gypso-

salifère , mais l'étage marneux de la craie se montre à une faible distance. Ainsi la marnière de Serres, qui n'est guère qu'à 1. kilomètre de la source, est ouverte dans des marnes imprégnées d'ophite , qui ont tous leurs caractères habituels de coloration. Le coteau de Campas, au pied duquel est la source, est entièrement formé par l'ophite. Nous pensons donc que la formation salifère est peu inférieure, et que c'est de là que vient la source salée, laquelle a aussi des propriétés sulfureuses qui lui sont sans doute communiquées par l'ophite , ainsi que nous en avons déjà vu des exemples. Dans cette localité, l'étage gypso-salifère , déjà manifesté par la source salée et par les marnes de Serres, l'est encore par les nombreux affleurements de gypse qui se montrent dans le voisinage. Peu de régions en renferment autant que celle-ci. Près de la source un petit ruisseau coule sur le gypse même, ou plutôt on rencontre presque partout le gypse à une très-faible profondeur, 3 ou 4 métrés au plus. Dans le coteau de Campas, à quelques mètres au-dessus du niveau de la fontaine, on voit deux anciennes carrières à plâtre, aujourd'hui abandonnées. Le gypse y affecte des colorations diverses, analogues à celles des marnes ; et des lambeaux de ces dernières substances se montrent con-