Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 207]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

300, ce qui est un autre caractère d'influence ignée souterraine. Ce phénomène, bien que se révélant dans la zone de

et entre ces lits et les marnes sont intercalés un grand nombre de petits filons d'ophite étendus en strates réguliers parallèles aux feuillets de la formation. C'est d'après de telles apparences qu'on avait sans doute attribué autrefois à l'ophite une origine sédimentaire. Au premier abord, en effet, cette rocne semble parfaitement conjuguée avec les marnes et le calcaire. La pierre et la marne sont fortement pénétrés par les imprégnations ophitiques au point de prendre souvent l'aspect de rophite lui-même. L'émanation volcanique paraît avoir été principalement magnésienne et

la craie marneuse, ce qui est en conformité avec la tendance générale des éruptions ophitiques , est sans doute entièrement indépendant de ce terrain. Le dégagement sulfureux paraît accompagner souvent l'ophite dans les diverses couches où il se fait jour, et nous en retrouverons de nouvelles preuves lorsque nous parlerons des autres sources sulfureuses qui existent dans la contrée. Le même terrain de la craie de Briscous se révèle au pouy d'Arzet. Quand on suit la route de Dax à Pouillon, on traverse l'ophite du coteau de Saint-Pandelon ; c'est un des grands épanchements de la contrée. CA et là se montrent quelques lambeaux de marnes colorées. Un peu plus loin, sur la route de Pouillon , on rencontre une crête de calcaire à silex, et l'ensemble du terrain apprend qu'on se trouve dans la formation crétacée. On quitte la route de Pouillon et on tourne sur la gauche pour aller au pouy d.'Arzet. C'est avant d'être au pied de l'éminence ophitique que s'offre une petite source salée et une marnière remarquable par la coloration intense de ses couches : quelques-unes sont d'un rouge très-vif et elles renferment du gypse en cristaux hyalins. La carrière du Hourn , de l'autre côté du Pouy, est très-remarquable. L'ophite apparaît sur le flanc déchiré de la montagne redressant, quelquefois jusqu'à la verticalité, et empâtant de sa matière des couches de marnes violacées et de calcaire. Ces derniers strates, minces et fort nets, d'une épaisseur variable entre 5 et 4o centimètres, s'appuyent sur une puissante formation de marnes colorées, dans laquelle est ouverte une exploitation assez importante. Entre les lits du calcaire

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ferrugineuse, car la coloration primitive a été augmentée par une teinte rouge générale, et la marne est onctueuse au toucher comme une roche talqueuse. Le

fer oligiste est disséminé dans tout ce terrain en si grande abondance qu'il est probable que par une enploration peu dispendieuse on découvrirait quelque filon exploitable de ce métal, comme on en voit dans des conditions semblables à Bastennes et à Brassempouy.

La masse entière a dû subir une violente calcination car les bancs de pierre sont divisés en blocs rectangulaires par une série de fissures perpendiculaires au plan de stratification. Ces fissures ont probablement été déterminées par le retrait qui a accompagné le refroidissement. Du reste, les blocs sont recouverts d'une sorte de vernis blanc, comme si on les avait retirés d'un four à chaux trop chauffé : vernis dont nous expliquerons

plus tard l'origine quand nous traiterons du terrain auquel ce calcaire doit être rattaché. C'est tout à côté de la carrière que la fontaine salée

du Hourn sort à travers les marnes rouges et bleues, les mêmes qu'on exploite pour l'agriculture. Les marnes que nous venons de décrire offrent une