Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 206]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

ouvertes dans des couches de même nature et de même direction présentent une inclinaison inverse de celle de la Grande-Roque et des autres assises immédiatement subordonnées.

terrain, on rencontre çà et là de ces morceaux arrondis d'ophite , que nous avons désignés sous le nom de boulets. C'est donc un soulèvement ophitique parfaitement caractérisé.

En présence de ce renversement subit du terrain, nous avons supposé qu'il devait exister en quelque

devait soulever de préférence la région marneuse de la

598

point, entre la Grande-Roque et le Vimport , une érup-

tion ophitique qui eût agi sur le milieu du terrain et l'eût partagé en le redressant, de telle sorte que les couches de la Grande-Roque et celles du Vimport ne fassent que deux portions d'un même étage appuyées sur les flancs opposés d'une butte ophitique. C'est ce que l'observation a pleinement confirmé. En suivant la crête du coteau du Vimport à la GrandeRoque, nous sommes arrivés environ à mi-chemin sur une éminence arrondie nommée dans le pays Tuc des marnières de Tercis , et où l'on exploite de la marne pour l'agriculture. Cette marne ne ressemble aucunement à celle qu'on emploie ordinairement et que nous verrons appartenir à la formation tertiaire des faluns; elle est friable sans régularité de stratification , d'un jaune brun ou même d'un rouge vif fortement imprégnée d'ocre ferrugineuse. Entre les fissures de la masse,

on observe des taches analogues à celles de l'ophite décomposé. Enfin, et pour achever de la différencier des autres marnes, ses effets d'amendements ne sont pas les mêmes, et elle est réputée inférieure aux marnes des faluns. Il est impossible de ne pas reconnaître dans ce gîte un exemple de ce qui se présente fréquemment au voisinage de l'ophite , c'est-à-dire une marne modifiée par des imprégnations de la matière éruptive, qui souvent

s'est introduite dans la masse entière par une multitude de petites fissures. En creusant un peu dans le

599

D'après ce qu'on a vu sur la manière dont l'ophite

craie, on peut s'attendre à voir celle-ci appuyée sur l'ophite. C'est, en effet, ce qu'on trouve plus loin. A mesure qu'on descend le coteau, on aperçoit sur le flanc dénudé et stérile de longues bandes argileuses ou marneuses parallèles, alternativement roses, bleues jaunes, etc. ; enfin semblables d'aspect à la formation de Briscous. Toutes ces bandes conservent d'ailleurs la même direction que les couches calcaires et s'appuyent manifestement sur le neyau central du coteau. En résumant ce qui précède, on voit t° Que les couches de Tercis et les marnes ou argiles colorés du Tue des marnières constituent la région cré-

tacée analogue à celle qu'on traverse de Bayonne à Briscous ;

2° Que l'ophite s'est intercalé dans la partie la plus marneuse et l'a ramenée au jour sans manifester le grès vert. Actuellement, si l'on se dirige suivant l'alignement des couches et en s'éloignant de 1' Adour, on trouve les sources sulfureuses de Tercis qui sont en parfaite orientation avec le soulèvement ophitique. Le terrain avoi-

sinant est d'ailleurs le terrain de la craie. Plusieurs carrières ouvertes dans le voisinage exploitent une pierre identique à celle des carrières de l'Adour. On est en droit de conclure que les sources sulfureuses doivent être attribuées à l'influence de l'ophite , qui a soulevé le Tue des marnières et toute la région voisine. La température de ces sources est d'environ