Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 351]

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CIRCULAIRES.

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AM. Paris, le 17 juin l849. Personnel.

Monsieur, au milieu des agitations excitées par les l'adpartis anarchiques, j'ai le regret de reconnaître que de la part de quelquesministration n'a pas rencontré, du ministère des trauns des fonctionnaires dépendant actif qu'elle a droit d'attendre vaux publics, le concours des citoyens auxquels est confiée une part de l'autorité publique. On a trop souvent éprouvé que par l'indifférence des C'est aux bons citoyens le désordre naît et sedepropage. l'énergie et du défonctionnaires à donner l'exemple vouement. Le corps auquel vous appartenez est trop haut placé dans l'estime du pays, par ses talents et ses utiles travaux, pour qu'il ne veuille pas en même temps mériter sa reconnaissance, en prenant une part active à la défense de l'ordre et de la société audacieusement menacés. A cet égard, les devoirs de chacun lui sont tracés par la son patriotisme; mais, s'il existait quelques doutes sur viens les lever et vous fixer manière de les accomplir, je sur ce que votre situation vous oblige à faire. Au premier signal du désordre, vous devez prendre immédiatement les ordres du préfet on du sous-préfet de la circonscription, en donner avis aux maire et commandant des forces publiques les plus rapprochées, vous mettre à la disposition de l'autorité administrative, vous adjoindre tous vos subordonnés, appeler les conducteurs, gardes-mines, piqueurs et cantonniers dans les rangs de

la garde nationale, et assurer, par un concours énergique, l'exécution des mesures prises par les autorités civiles et militaires. Après la répression du désordre, vous devrez immédiatement et hiérarchiquement me rendre compte de la conduite de chacun des agents placés sous vos ordres. Celui qui, par son inertie et, à plus forte raison, par une connivence quelconque, aurait encouragé ou accru le désordre devra se considérer comme démissionnaire ; ma ferme résolution est de ne tolérer aucune hésitation, aucune faiblesse. J'ai été heureux de signaler à la bienveillance de M. le

691 CIRCULAIRES. Président de la République ceux des fonctionnaires dépendant du ministère des travaux publics qui, dans les sanglantes journées de juin 1848, ont honorablement combattu dans les rangs des défenseurs de l'ordre. Vous me trouverez toujours prêt à proposer l'acquittement de ces dettes sacrées, qui sont celles de la patrie ; mais je n'hésiterai pas à provoquer ou à appliquer des mesures sévères à l'égard de tout fonctionnaire qui méconnaîtrait les devoirs qu'il a à remplir pour la défense de l'ordre et du pays.

Je vous invite à communiquer cette circulaire aux agents placés sous vos ordres et à m'en accuser réception.

Recevez, monsieur, l'assurance de ma considération très-distinguée. Le ministre des travaux publies,

S'igné T. LACROSSE.