Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 350]

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CIRCULAIRES.

Mais c'est un devoir et un besoin pour moi de vous rappeler de nouveau l'importance que j'attache à leur exécution. L'ouvrier employé sur les chantiers de l'Etat est quelquefois placé loin de sa famille et loin de la portée des secours ordinaires. Il doit trouver, dans la vigilance et les soins éclairés de l'administration publique, les secours que la prévoyance des autorités municipales prépare aux citoyens dans les communes où ils ont leur résidence habituelle. Je vous invite à me rendre immédiatement compte des mesures que vous avez déjà prises et de celles que vous

croirez devoir prendre pour vous conformer à ces

instructions. Vous me trouverez disposé à approuver les demandes de crédits que nécessiteraient ces dépenses extraordinaires. Recevez, monsieur, l'assurance de ma considération très-distinguée. Le ministre des travaux publics,

Signé. T. LACROSSE.

Machines locomotives.

M. le Préfet d Paris, le 15 juin 1849.

Monsieur le Préfet, un accident est arrivé, le 4 mars dernier, sur le chemin de fer de Chartres. La chaudière d'une locomotive, le Creusot, a fait explosion au moment où cette machine, qui servait à remorquer des convois de terrassements, stationnait dans une tranchée à l'extrémité de l'une des'rues de Versailles. 11 résulte du rapport qui a été rédigé avec un grand soin par M. l'ingénieur des haines Sentis, et de l'examen de la commission centrale des machines à vapeur, que cet accident, qui a malheureusement coûté la vie à un ouvrier, et où trois autres ont été blessés, doit principalement être attribué à un défaut de construction dans la chaudière du Creusot. Les armatures de la paroi supérieure du foyer n'étaient pas disposées d'une manière convenable pour résister à la pression de la vapeur.

CIRCULAIRES.

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Cette paroi plane avait été rendue rigide au Moyen de cornières en fer placées longitudinalement, et qui, au lieu d'être prolongées de manière à s'appuyer sur les parois

verticales, se trouvaient arrêtées à 5 centimètres des extrémités de la plaque supérieure. On n'avait remédié qu'imparfaitement à ce vice de construction par la pose d'une pièce de renfort reliant la paroi au sommet de la chaudière. Aussi est-ce à la limite de ces cornières que s'est produite la rupture.

Une cause semblable, due à l'insuffisance de longueur des armatures, a également, il y a quelques années, occasionné une explosion, en Angleterre, sur le chemin de fer de Manchester à Leeds. Pour prévenir le retour de pareils accidents, il importe que toutes les chaudières de locomotives qui se trouvent dans les mêmes circonstances soient, dans un court délai, visitées et réparées. Il est essentiel, en outre, afin d'empêcher qu'on ne surélève la tension de la vapeur, que les leviers qui pressent sur les soupapes soient établis de manière à rencontrer un arrêt lorsqu'ils ont produit une charge équivalente à celle qui correspond au timbre de la chaudière. Enfin, je rappellerai qu'aux termes de l'ordonnance du 22 mai 1843 toutes les locomotives doivent être constamment pourvues d'un manomètre, d'un tube en verre indicateur du niveau de l'eau, de robinets indicateurs conve-

nablement placés à des niveaux différents, et de deux soupapes de sûreté bien entretenues. Je vous invite à tenir strictement la main à l'exécution de ces dispositions.

J'adresse des ampliations de la présente à MM. les

ingénieurs chargés de la surveillance des chemins de fer. Recevez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération la plus distinguée. Le ministre des travaux publics, Signé T. LACROSSE.