Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 57]

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EXTRAITS

d'acide tartrique dans l'alcool absolu. Le bitartrate d'ammoniaque qui se forme est complétement insoluble dans l'alcool absolu et renferme 10,2 p. o/o d'ammoniaque ou 8,42 p. 0/0 d'azote. 2. Sur le PROTOXYDE D'AZOTE liquide et solide;

par M. Dumas. (Compt. rend. de l'Ac. des sc., t. XXVII , p. 463.) M. Dumas s'est servi , pour comprimer le gaz,

de la pompe de M. Natterer légèrement modifiée par M. Bianchi. Le gaz avant d'arriver dans la pompe doit être absolument sec. On le prépare comme à l'ordinaire et on le renferme dans des outres en toile imperméable, où il est repris par la pompe. Une fois comprimé , le protoxyde d'azote liquéfié peut se conserver un à deux jours

dans le réservoir, niais la soupape en souffre un peu. Lorsqu'on ouvre le robinet du réservoir, le

gaz s'échappe, se congèle d'abord en partie, puis coule liquide. La partie solide offre l'aspect de la neige, elle fond sur la main en laissant la place

vivement brûlée. La partie liquide, beaucoup plus abondante, étant reçue dans un verre, s'y conserve pendant une demi-heure, et même da-

vantage, à l'air libre. Le protoxyde d'azote liquide est incolore et très-mobile. Chaque gouttelette qui tombe sur la peau y produit une vive brûlure. Les métaux en tombant dans ce liquide y produisent le bruit d'un fer rouge dans l'eau. Le mercure y détermine le même bruissement, se gèle tout à coup et donne naissance à une masse dure, cassante, blanche comme l'argent. Le potassium surnage ce liquide

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DE CHIMIE.

et s'y conserve sans altération. Le charhon , le soufre et le phosphore ;,ont dans lé même cas. Le charbon enflammé nage à sa surface et brule Souvent jusqu'à disparition complète, toujours avec un vif éclat. L'acide sulfurique à 66° et l'acide nitrique concentré s'y congèlent sur-le-champ.,

L'éther et l'alcool s'y mêlent sans se congeler. L'eau se congèle tout à coup, mais elle. détermine une évaporation Si brusque d'une portion dela liqueur, qu'il en résulte une véritable explo-

sion, qui serait dabgereuse si l'on versait à la fois quelques grammes d'eau seulement dans le protoxyde d'azote liquide.

3. Sur la fa- brication deS.CYANURES par l'azote de l'air; par MM. L. Possoz et A. Boissière. (Compt. rend, de l'Ac. des sc., t. XXVI, p. 203.)

La production du cyanogène et de ses compo-

sés par l'azote de l'air, observée d'abord par Desfosses , de Besançon, a été, dans ces derniers temps, appliquée à l'industrie avec succès, et sur une très-grande échelle, en Angleterre.

Cette première application industi ielle de l'azote

a pris naissance en France. Depuis plusieurs années, MM. Possoz et Boissière s'étaient occupés de cette question, et, dès 1843 , ils avaient monté à Grenelle des appareils d'essai sur une assez importante pour avoir pu livrer au commerce , en moins d'une année, plus de 15.000 kif. de prussiate de potasse. Toutefois la cherté du combustible dans la banlieue de Paris , et les réparations fréquentes qu'exigeaient les appareils alors Tome X [7

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