Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 213]

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DE LA HAUTE-VIENNE

SUR LA BAÏERINE

Il cristallise en prismerectangulaire droit, présentant les mêmes facettes et les mêmes incidences que la baïerine de Bodenmais. - Il raie légèrement le verre. Sa densité, prise suy plusieurs échantillons, à la

température de 6 degrés centigrades , a été trouvée égale à 5,600=-,-.-5,6o Il est infusible à la flamme

du chalumeau.

Fondu avec le sel de phosphore, il donne , au feu de réduction , un verre jaune tirant sur le brun, Au feu- d'oxydation , il offre la réaction du manganèse.

Les acides nitrique et chlorhydrique n'exercent aucune action sur ce minéral. L'acide sulfurique

bouillant le décompose .complétement, à l'aide d'une digestion plus ou Moins longue , séton la quantité de matière sur laquelle on a opéré. Le tantalite de Bavière (balerine) soumis aux mêmes essais m'a présenté des réactions identiques. .

Pour faire l'analyse du minéral de la Haute-

Vienne, j'ai procédé ainsi -qu'il suit La matière porphyrisée avec soin a été délayée dans l'acide sulfurique et tenue en digestion dans

une capsule de platine à une température suffisante pour faire passer l'acide à l'état de vapeur épaisse sans qu'il y ait eu ébullition ni soubresauts. On a évaporé ainsi là presque totalité de l'a-

cide, puis on en a ajouté une nouvelle quantité pour recommencer cette digestion. Dans l'espace

de quelques heures la matière s'est trouvée décomposée : une poudre grenue et de couleur olive tapissait le fond de la Capsule; la liqueur surnageante, fortement acide, présentait une consistance sirupeuse. En y versant, après le refroidissement,

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une petite quantité d'eau froide, il s'est -formé une masse gélatineuse blanc-grisâtre qu'on a délayée dans une grande quantité d'eau le tout a été exposé à une température de' bo degrés et abandonné au repos pendant 24 heures. Il s'est formé un dépôt floconneux très-abondant; la liqueur surnageante est devenue entièrement claire. On a décanté, renouvelé l'eau et filtré. Le dépôt recueilli sur le filtre offrait une teinte

grisâtre due à la présence d'une petite quantité d'oxydes de fer et de manganèse. Il a été mis en digestion successivement avec du sulfhydrate am-

monique et avec de l'acide chlorhydrique. On a enlevé ainsi les dernières traces des oxydes cidessus désignés. Le dépôt insoluble est alors devenu parfaitementblanc; on l'a séché, puis chauffé au rouge blanc et pesé.

La liqueur chlorhydrique contenant la petite quanté d'oxyde de fer et de manganèse enlevée au

dépôt précédent a été réunie à la liqueur sulfurique qui tenait en dissolution la majeure partie de ces oxydes; on a fait évaporer le tout jusqu'à siccité : le résidu a été repris par l'eau régale et dissous dans l'eau ; puis on a saturé la liqueur par le carbonate de potasse. 11 s'est formé un précipité de carbonate ferrique et de carbonate manganeux qu'on a recueilli sur un filtre et lavé avec soin. Les deux carbonates ont été dissous dans l'acide

acétique, la liqueur acide évaporée à siccité et le résidu traité par une grande quantité d'eau. On a chauffé la liqueur jusqu'à l'ébullition : l'oxyde ferrique s'est précipité complétement; on l'a recueilli sur un filtre. La liqueur claire contenant l'oxyde de manganèse a été évaporée à siccité, le résidu traité par l'acide chlorhydrique, évaporé de nou-