Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 131]

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NOUVEAU TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE

au protoxyde de fer dans le minerai grillé. Cette proportion nous a donné, sans employer l'action du fer, des scories contenant en moyenne 2 1/2 p. o/o de cuivre. Nous avons constaté par plusieurs expériences : i ° que cette proportion de charbon n'est pas rigoureuse et qu'elle peut être notablement augmentée ou diminuée sans que la scorie produite soit sensiblement plus pauvre ou plus riche, sans que la qualité du cuivre soit altérée. 20 Qu'en augmentant beaucoup la proportion de charbon mélangé, et en élevant la température du fourneau jusqu'au blanc vif, nous pouvions amener la scorie finale (toujours sans faire agir le fer) à ne-contenir que o,007 de cuivre, mais alors le cuivre renfermait de 3 à Io p. o/o de fer. En

opérant à une température plus basse, à celle strictement nécessaire pour la fusion, nous avons obtenu une scorie finale assez riche en cuivre et du

cuivre contenant encore 5 à 6 p. o/o de fer. 3° Que l'action du fer en barres sur un silicate

métallique fondu, contenant 2 à 3 p. o/o de cuivre, est énergique et rapide, et que trois heures

suffisent pour amener la scorie à une teneur de o,004 à o,006; le cuivre obtenu étant exempt de fer.

Voici le mode d'opération auquel nous avons été définitivement conduits Dans le fourneau bien chaud nous chargeons le mélange du minerai grillé (15o à 17o kilogrammes pour notre four) avec de la chaux ou du sable et des scories d'une opération précédente, en quan-

tité convenable pour déterminer la fusion de la matière; et du charbon de bois ou de la houille maigre menue dans la proportion indiquée précé-

DES MINERAIS DE CUIVRE.

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demment. En ne comptant comme bases dans la charge que le protoxyde de fer et la chaux, nous avons cherché à produire un bisilicate contenant 12 à 15 p. o/o de chaux. L'expérience nous a indiqué qu'un bisilicate de--

protoxyde de fer, seule base, tond très-vite et acquiert une grande fluidité, mais donne assez facilement du cuivre ferreux. Après la charge nous jetons sur la surface de la matière une à deux pelletées de houille menue, destinée à préserver la matière de l'oxydation par les flammes du fourneau. Nous remuons de temps

en temps la matière, afin de lui permettre de s'échauffer plus uniformément et .de fondre plus vite. Nous sommes toujours parvenus à fondre bien complétement en quatre heures de temps. Dès que la matière commence à s'agglomérer, les parties qui s'attachent aux ringards contiennent

une certaine quantité de grenailles de cuivre ; quand la fusion est complète, les outils plongés dans le bain indiquent la réunion du cuivre au point le plus bas de la sole, près du trou de coulée. Nous avons toujours pris des essais de la scorie

surnageant le cuivre à cette époque de l'opération, après avoir brassé avec soin pour rendre la scorie homogène. Ces essais contenaient de 2 à 3 p. o/o de cuivre.

Quand tout est bien fondu, nous plaçons six barres pesant ensemble de 36 à 45 kilogrammes, en engageant leurs extrémités dans les cannelures opposées à la porte de travail, et en ayant soin de les plonger entièrement dans le bain. Nous jetons de nouveau un peu de houille menue à la surface de la scorie, afin d'empêcher la peroxydation du protoxyde de fer de la scorie par les