Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 78]

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s 3.

I' OPÉRATION.

acquis une température plus élevée que celle du

gaz combustible, ils s'élèvent aussitôt, laissant de nouvelles particules de gaz combustible se porter vers l'air inférieur et donner aliment à la flamme. Dans un tel état de choses, aucune parti-

cule d'oxygène libre ne peut pénétrer dans la couche gazeuse supérieure, qui seule, ainsi que l'observation le démontre (p. 149 ), est soutirée

par la cheminée. Le gaz qui sort de l'appareil doit donc contenir encore les particules de gaz com-

bustible que le mélange des gaz brûlés a préservés du contact de l'air inférieur durant le trajet dans l'intérieur du laboratoire ; mais il ne doit y exister aucune trace d'oxygène libre. L'oxygène

admis dans le four ne doit donc pas représenter tout à fait l'équivalent chimique des sulfures décomposés et des gaz brûlés dans le laboratoire. Inconvénients d'une admission considérable

d'air.

Pour contrôler par voie d'expérience le prind'air atmosphée d'une admission trèscwtrès-limitée tique et la justesse des considérations exprimées ci-dessus touchant la nature des diverses couches gazeuses du four gallois, j'ai recherché l'influence

qu'exerce sur le succès du grillage l'admission d'une grande quantité d'air. En ouvrant complétement le registre latéral et la porte de travail contiguë durant l'intervalle compris entre deux rablages successifs, de manière à admettre l'air par une section 18 fois plus grande que celle qui lui est ordinairement ménagée, j'ai constaté qu'il en résultait les modifications suivantes dans l'allure normale. L2 minerai se trouve compiétement refroidi et tout grillage se trouve arrêté dans la région de la sole contiguë aux orifices ouverts, tandis qu'au delà , dans une région assez

GRILLAGE DES MINERAIS.

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circonscrite, une combustion trop énergique des sulfures détermine l'agglomération des matières. Le courant de gaz combustible diminue considérablement , de même que la quantité de combustible gazéifié dans la chauffe. Le choc de l'air froid détermine dans la masse gazeuse supérieure des remous prononcés et trouble la régularité de la combustion. La température générale du four diminue elle-même et la flamme atteint à peine le milieu du foui; au delà de ce point, les sulfures ne paraissent plus se décomposer : il devient bientôt évident que dans de telles conditions le grillage complet et uniforme d'une charge serait impossible.

Les gaz brûlés produits par la combustion au

Rôle utile des

contact des deux couches de gaz jouent eux-mêmes g" l'Il", un rôle utile dans le laboratoire : ces gaz qui, absorbent toute la quantité de chaleur que la flamme ne disperse pas de suite par voie de rayonnement,

ont, au moment de leur formation, une température plus élevée que le gaz combustible supérieur. Ils s'élèvent donc rapidement au travers de ce gaz et viennentfrapper contre la voûte à laquelle

ils cèdent, en partie, l'excès de leur température. La chaleur accumulée dans cette voûte contribue singulièrement à maintenir l'activité de la réaction entre les deux gaz dont 1' un , mélangé de beau-

coup d'azote et de gaz brûlés, est médiocrement combustible, et dont l'autre, chargé d'une grande quantité d'acide sulfureux est médiocrement comburant : cette masse de chaleur, est un régulateur indispensable pour la réaction des fours de grillage gallois , et l'expérience prouve que le grillage ne

s'opère que fort incomplétement dans les fours