Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 228]

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HISTORIQUE 454 travaux d'art qui ont été exécutés clans la rigolé et dans le lit du Gier, cette source fournit toujoirrS

3000 hectolitres d'eau en vingt-quatre heures. Le puits Saint-André reçut aussi à peu de profondeur une affluence d'eau tellement abondante, que pendant longtemps les ouvriers mineurs ne purent descendre dans la mine que dans une espèce de tonneau dans lequel ils entraient par une ouverture pratiquée sur le côté. Toutefois la compagnie du canal ayant fait mettre à sec le bief voisin du puits Saint-André, on y découvrit des lézardes et des enfoncements ayant forme d'entonnoirs. On fit alors quelques réparations à la

cuvette du canal qui fut revêtue d'une couche d'argile au-dessus des trous et des fentes qu'on avait remarquées. Le bief fut ainsi rendu étanche; mais son imperméabilité n'était que provisoire, et dès que la terre argileuse fut détrempée par une imbibition soutenue, les eaux sedéversèren t de nouveau dans le puits Saint-André.

Quant aux sources des puits de Lorette et de Saint-Mathieu, leur produit ne varie pas sensiblement, que l'eau soit introduite dans la rigole et dans

le canal, ou que la rigole et le canal soieut tous deux mis à sec; -et cependant l'apparition de ces

sources a eu lieu en même temps que la prise d'eau par la rigole. Cette espèce d'anomalie ne peut s'expliquer qu'en concevant le sol qui recouvre les mines de Lorette et de Saint-Mathieu, coupé par de nombreuses et profondes fissures

traversant la rivière du Gier, et communiquant plus ou moins directement avec les puits en question. Les infiltrations de la rigole auraient délayé les matériaux qui encombraient ces fissures et auraient ouvert ainsi plusieurs issues aux eaux du,

DES MINES DE 1UVE-DE-G1ER.

455 Gier, issues qui seraient restées dégagées de toute obstruction , et n'auraient pu même être inter-

ceptées par un glaisage opéré dans le lit du Gier sur une assez grande étendue. Dans cette hypothèse, il faut admettre l'existence de crevasses qui auraient été occasionnées par des mouvements intérieurs dus aux travaux des mines; et la mise de l'eau dans la rigole aurait été la cause déterminante des infiltrations qui se sont déclarées aux puits de Lorette et de Saint-Mathieu. Il résulte de ce qui précède que les eaux du puits SaintAndré seraient dues exclusivement au canal, et que celles qui ont fait irruption aux puits de Lorette et de Saint-Mathieu proviendraient de la rivière. Il serait donc à désirer que les travaux de glaisage entrepris en 1840 dans le lit du Gier fussent continués, et qu'on bétonnât avec soin la rigole d'alimentation et la cuvette du canal dont le fond est seulement recouvert d'un lit d'argile peu épais.

Champbon. Le territoire du Champbon renferme deux champs d'exploitation distincts cul débouchent au jour, le premier, par les puits ce la Cluzelle et de Saint-Rambert, le second, par ceux de l'Espérance et Neuf-Teillard. j° Le puits de la Cluzelle, foncé au commencementdu xixe siècle, a atteint la houille à 134 mè-

tres de profondeur. L'extraction du charbon par ce puits a été suspendue en i 81o, par suite d'une grande affluence d'eau venant des mines de la Chaudière et de la Petite-Cappe. Elle a été reprise en 1823 et continuée jusqu'en 1829.

Le creusement du puits Saint-Rambert a été commencé en 18o6 et interrompu vers t 8 o , lors de l'inondation du puits de la Cluzelle, dont les