Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 175]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

348

PRINCIPES A 'SUIVRE

le passage de la deuxième édition que je viens de citer, on se demande sur quoi porte notre désac-

cord : sur bien peu de chose au fond, sur un sentiment. Si, d'une part, je n'ai pas préconisé la théorie avec autant de confiance ; de l'autre, je ne l'abandonne pas aussi absolument. Ainsi M. Burat pense que la théorie est complète, et il proclame son impuissance ; tandis que je suis porté à croire que si elle est impuissante, c'est en grande partie parce qu'elle est incom-

plète. C'est pourquoi, en publiant quelques exem-

Esprii dans le- pies de filons, je tâchais de faire sentir la nécessité de multiplier ces exemples pour préparer d'établir une Plicatien "'nive l'établissement d'une véritable application de de la géologie à ,

quel il convient

à l'exploitation des mines métalliques. Jusqu'à présent cette application est à peine ébauchée, puisque, hormis les failles, il n'y a pas un seul problème d'exploitation dont on ait donné

'l'exploitation des la géologie mines ques.

métalli-

une solution même approchée, pour lequel on ait fait connaître les limites entre lesquelles l'inconnue est habituellement comprise. Il y a plus, pendant que la géologie pure , faisant des pas immenses, s'est fondée solidement, en empruntant aux gîtes métalleres ses inductions les plus

décisives, l'application de cette science à l'exploitation des mines est restée stationnaire à ce point que , relativement aux lois qui peuvent régir l'allure réelle des filons, leur structure et la distribution du minerai dans leur étendue, la théorie n'a rien ajouté à ce que la pratique enseignait du temps de Jars, de Duhamel et de Détins c'est-à-

dire bien avant Werner. Pour tout ce qui n'est n'est pas cassure plane, 'uniforme et uniformé-

ment remplie de minerai, on en est encore à quelques faits vaguement décrits que l'on croit avoir

DANS LA POURSUITE DES GITES MÉTALLIFÈRES. 349

suffisamment caractérisés quand on les a rangés dans une certaine classe de cas, accidentels dont on fait volontiers abstraction, bien qu'elle comprenne précisément tous les points qu'il importerait le plus d'éclairer, les seuls , à bien dire, qui puissent embarrasser t'exploitant. Ce fait singulier tient peut-être, d'une part, à ce que les hommes d'étude ne sont pas suffisam-

ment initiés aux besoins de la pratique; et, de l'autre, à ce que les exploitants n'ont pas le temps de se faire hommes d'étude. Ce serait, du reste une erreur de croire que les exploitants dédaignent les théories : si les industriels, en général, redoutent, avec raison, les théories confuSes et mal établies, ils font au contraire grand cas des théories nettement formulées et reconnues pour s'appliquer à un nombre respectable de faits; ils savent qu'il n'y a pas de mobile plus capable de provoquer les recherches, de les diriger et de conduire aux découvertes. Toute théorie est donc sûre de se faire adopter, lorsqu'elle sera nette et concluante relativement à l'application, et lorsque, en même temps, elle se trouvera d'accord, d'une manière incontestable, avec un nombre suffisant de faits bien constatés. Or, dans la théorie et dans les principes Raisons de l'in. qu'on nous oppose, il est impossible de reconnaître 1Ismce de la

ces caractères essentiels. La théorie des filons qui

a cours n'est pas nette, parce que, relativenient à la cassure, elle admet tant et de si grandes exceptions à la régularité d'allure, que cette régularité ne peut être regardée comme établie que pour le géologue qui n'a à considérer que l'ensemble, et nullement pour l'exploitant qui ne peut connaître l'ensemble que lorsque les travaux !sont assez avancés pour qu'il n'ait plus besoin de