Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 356]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

reportant sur des nièces et des surs ces soins tout paternels et cette affection intime de la famille que ses habitudes simples et patriarchales lui rendaient comme nécessaires, il se renferma dès lors dans ce cercle en apparence étroit, mais que les affections du coeur et les travaux de l'esprit savent

étendre. Il vécut, dans le silence du cabinet et dans le calme de la science, au-dessus des agitations ambitieuses des hommes; il y vécut heureux. Car il y a , et cela est bon à dire, il y a une dignité propre dans la science, qui peut suffire à ceux qui la cultivent.

M. d'Aubuisson atteignit ainsi doucement le terme de sa carrière, ne regrettant qu'une chose, c'est que le travail lui fit défaut. Sa dernière occu-

pation sérieuse fut la seconde édition de son Traité dlzydraulique, qu'il améliora encore notablement, et il eut ainsi la consolation de pouvoir mettre la dernière main à ce précieux ouvrage.

Lorsque le moment approcha où la volonté de Dieu devait le retirer de ce monde et l'enlever à l'attachement de ses amis, il eut comme un pressentiment de sa fin prochaine, et sentant pour un moment revivre son activité, il voulut parcourir encore une fois, dans son arrondissement d'ingé-

nieur en chef, tous les établissements que ses conseils avaient contribué à faire élever ou prospérer, toutes les exploitations dont il avait suivi et favorisé le progrès. Partout ii faisait des adieux et cependant son activité ne nous avait jamais paru plus grande; mais quelques jours après sa rentrée, un affaiblissement général, qui attaqua d'abord la vue et à cause de cela le remplissait de tristesse, s'étendit bientôt à tout son être ; il ne s'en releva plus. A ses derniers moments toutefois et quand

SUR M. D'AUBUISSON.

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il vit le terme approcher, il recouvra toute sa sérénité et la force ni la tranquillité de son esprit ne le se démentirent point. Ce fut le :2 août 1841' avait voulu lui vénérable archevêque de Toulouse administrer lui-même les secours de la religion ; il mourut avec la tranquillité de l'homme de bien, avec la satisfaction de celui qui regardant en avant voit s'ouvrir un avenir meilleur, et qui, jetant les yeux en arrière sur quelque bien qu'il a fait, sur quelques uvres utiles qu'il laisse encore après lui , peut se dire comme autrefois le grand poRe

Non omnis moriar.