Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 338]

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672 NOTICE NECROLOGIQUE 1797 à 8o2), y faisant échange d'études, écou-

tant et donnant des leçons ; parcourant aussi la Saxe, étudiant son sol, les travaux de ses mines, ses machines, ses ateliers métallurgiques, avec ce coup d'oeil de rectitude pratique qu'il montrait dès lors et qu'on retrouve dans tous ses travaux ultérieurs. Werner, esprit éminent, maître enthousiaste d'une science qu'il avait en partie créée,

et qui brilla autant peut-être par la renommée de son école et de ses disciples que par la sienne propre, Werner ne pouvait manquer d'apprécier les hautes qualités d'esprit de M. d'Aubuisson. Il l'avait accueilli tout d'abord avec la bienveillance germanique, avec celle qui lui était propre; lors-

qu'il l'eut connu davantage, il l'honora d'une amitié particulière, à laquelle M. d'Aubuisson

répondit d'ailleurs par le zèle d'un ardent prosélyte et par un attachement dont le souvenir et l'inc jamais chez lui. C'est M. d'Aufluence ne buisson, en effet, qui a traduit en français l'ouvrage principal de Werner, sa Théorie des filons, et qui

a l'un des premiers fait connaître chez nous les idées fondamentales de ce grand minéralogiste. Dans son petit ouvrage sur les basaltes de la Saxe,

et dans les prolégomènes de son Traité de Géognosie , publié longtemps après, il a consacré à sa

mémoire quelques belles et nobles pages. De l'époque de son séjour à Freiberg, M. d'Au-

673 sur la préparation des minerais en Saxe, sujet tout SUR M. D'AUEUISSON.

pratique, mais nouveau en France, dont il avait fait sur les lieux une étude extrêmement précise. Ces mémoires avaient été précédés de deux autres

d'une portée plus élevée, consacrés du moins à des sujets d'un ordre plus général, l'un sur la jurisprudence des mines en Allemagne, l'autre sur l'administration des mines de la Saxe et sur leur produit économique : dissertation pleine d'intérêt surtout à cette époque, où l'on sentait le besoin de refaire et de régulariser' la législation des mines en France. M. d'A.ubuisson avait donné et donna

toujours depuis lors une attention particulière à ces considérations de l'ordre législatif; aussi l'administration des mines n'oublia -t - elle point de s'éclairer de ses lumières en plusieurs circonstances, et notamment lors de l'élaboration dela grande loi sur les mines en 1810. Dans les premiers mémoires

dont nous parlons, il appuyait fortement déjà sur la convenance de quelques principes qui depuis ont pris force de loi en France, par exemple celui d'une séparation complète entre la propriété des mines et celle de la surface du sol. De Boi à 1802, M. d'Aubuisson s'occupait d'un

travail de plus longue haleine, il publiait un ou-

vrage en trois volumes sur les mines de Freiberg (1). C'était un livre qui tenait beaucoup plus que ne le promettait son titre modeste, car cette

buisson prit rang parmi les savants, parmi les

monographie des mines de la Saxe est conçue

écrivains distingués sur l'art des mines et la géologie. Chaque année depuis lors fut marquée par quelque publication importante : nous citerons d'abord celles qui furent faites en Allemagne. En

cription particulière. L'auteur y passe en effet

1800 et 18o, il communiquait de Freiberg au Journal des .Mines trois mémoires fort étendus

d'après un plan si étendu, qu'elle semble un véritable traité sur l'art des mines plutôt qu'une des(1) Des mines de Freiberg en Saxe et de leur exploiation, Leipsiek, 1802.