Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 357]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

médiate des corps d'ingénieurs au service de l'Etat,

et que les écoles d'application qu'il avait été question de supprimer étaient des intermédiaires nécessaires entre cette école et ces corps d'ingénieurs. En ce qui concernait le service des mines, on reconnut aussi bientôt, d'une part, que ce service, dans son ensemble, avait infiniment plus de rapports avec l'administration intérieure de l'Etat qu'avec l'organisation des armées ; d'autre part,

que l'école était beaucoup trop nombreuse, comparativement au corps, et qu'il fallait, pour qu'elle atteignît complétement le but de son institution, qu'elle ne se recrutât plus que de sujets qui eussent fait de fortes études scientifiques telles que celles que la jeunesse française pouvait faire désormais à l'École polytechnique. Une loi du 3o vendémiaire an IV (22 octobre 1795) modifia, suivant ces enseignements de l'expérience, le régime des établissements d'instruction. L'École polytechnique ne fut plus, en définitive, qu'une école théorique pour l'enseignement des sciences et des arts dont la connaissance est indispensable à toutes les classes d'ingénieurs, et les écoles spéciales ou d'application furent maintenues, modifiées ou créées à raison des besoins des services auxquels elles devaient pourvoir. Le service des mines fut modifié par cette loi d'une manière notable. L'agence des mines prit le nom de conseil des mines, et ce conseil, au lieu de relever de l'administration de la guerre, fut placé sous l'autorité du ministre de l'intérieur. Sans consacrer l'existence de l'école ouverte à

SUR DI. BROCHANT DE VILLIERS.

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Paris au commencement de l'an III, mais aussi sans en prononcer l'abolition, la loi nouvelle ordonna l'établissement d'une école pratique pour

l'exploitation et le traitement des substances près d'une mine appartenant à la minérales République, et qu'elle chargeait le ministre de l'intérieur de désigner. Elle réduisit à vingt le nombre des élèves des

mines, et prescrivit d'opérer immédiatement la réduction de ce nombre au moyen d'un concours entre les élèves que l'école renfermait alors. Pour l'avenir, elle ordonna que les élèves fussent tirés del'École polytechnique; enfin elle pourvut à leur avancement en créant dans le corps un nouveau grade, celui d'ingénieur surnuméraire, et en décidant que chaque année les deux plus méritants d'entre eux seraient pourvus de ce nouveau grade. Le concours ouvert en exécution de cette loi, concours dont le résultat fut officiellement publié le 18 nivôse an IV (8 janvier 1796), plaça M. Bro-

chant de Villiers à la tête des vingt élèves qui furent conservés.

Après de tels succès, son séjour dans les rangs inférieurs du corps ne pouvait pas être de longue durée. Le 28 nivôse an V (i7 janvier 1797), il fut nommé ingénieur surnuméraire. Un autre élève

fut aussi pourvu du même grade; et dans cette petite promotion, M. Brochant de Villiers n'occupa point le premier rang : il s'était ôté, comme on va le voir, les moyens d'y arriver. Parmi les élèves appelés à concourir, il s'en trouvait un assez âgé déjà, qui avait appartenu à l'ancienne école des mines, école dans laquelle les études n'avaient pas été aussi fortes qu'elles l'étaient dans la nouvelle. Avant le concours, les camarades de