Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 125]

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248 NOTICE NÉCROLOGIQUE tous les jours on exige .davantage, des services qui

la mettent à même de suffire à ce qu'on lui de-

mande. » Les représentants à la Chambre des députés des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin s'empressèrent aussi de porter, à la connaissance du ministre, les motifs qui leur faisaient désirer que M. Vol tz ne fut pas déplacé. « Nous nous affligeons de ce déplacement, disaient-ils, encore beaucoup

moins pour lui que pour nos commettants. » Un tel ensemble d'éloges et de sollicitations en faveur de M. Voltz , est un hommage que lui ont valu, pendant sa vie, un noble caractère et un

dévouement plein d'abnégation à provoquer,. comme membre du conseil municipal de la ville de Strasbourg et des commissions de S hospices et des établissements de bienfaisance qu'elle renferme, toutes les mesures qui pouvaient tendre à améliorer la position des classes pauvres et malheureuses de cette importante cité. M. le sous-secrétaire d'État des travaux publics, juste appréciateur de sa haute capacité et de ses services, sollicita et obtint, pour M. Voltz, en décembre 1836, le grade d'inspecteur adjoint au corps royal des mines et, en mai 1837, la croix d'officier de la Légion d'honneur. Le nouveau grade auquel il venait d'être promu, quelque honorable qu'il lui parût, n'aurait pu néanmoins le tenter, ,. s'il avait fallu qu'il en exerçât les fonctions pendant que ses soins étaient encore utiles à son vieux père; mais la mort le lui ayant ravi peu de temps avant qu'il n'obtînt le nouvel avancement que plus de trente années de services lui avaient mérité, il quitta Strasbourg et vint prendre part, en se fixant à Paris, aux travaux du conseil

SUR M. VOLTZ.

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général des mines. Il s'y fit particulièrement connaître par cet esprit de justesse qui, sous de simples paroles, apparaissait toujours en lui lorsqu'il

était appelé à émettre un avis motivé sur les affaires dont le conseil avait à s'occuper.

Dans les courts intervalles de temps que lui laissaient de libres ses travaux habituels, il revenait à ses études de prédilection, à la géologie, à la minéralogie et à la paléontologie. Il a fait une application utile de ces diverses branches de l'his-

toire naturelle, principalement en ce qui concerne les coquilles, à la classification des collec-

tions que possède l'Ecole royale des mines de

Paris, et à laquelle il a pris une grande part.

Cette application révèle la sagacité toute spéciale

dont il était doué pour parvenir à la détermination des caractères d'après lesquels doivent être classés en genres et en espèces ces animaux fossiles. M. Voltz, tout en s'adonnant de préférence à l'étude de ces sciences, se tenait néanmoins toujours au courant des autres parties de l'art des mines, L'un de ses derniers et plus importants rapports à l'administration fournit, en effet , /a preuve de ses profondes connaissances en ce qui concerne l'art des forges. Ce rapport, qui lui a été demandé en 1837, est relatif à des modifications que devaient subir des droits d'entrée, qui alors étaient établis sur les fontes blanches miroitantes du pays de Siegen, grand duché du Rhin , et dont sont presque exclusivement alimentées les aciéries de Sarralbe et de Baerenthal situées dans

la Moselle. Cette modification de droits, dans l'opinion de la chambre de commerce de Strasbourg, et de l'administration des douanes, pouvait être accordée, sousie prétexte qu'il n'exiz-