Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 95]

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EXPLOSION D'UNE CHATJDIÈRE A VAPEUR.

RAPPORT

qui indique à combien d'atmosphères de pression la vapeur doit fonctionner.

Sur l'explosion d'une chaudière à vapeur. Mines de la Taupe, 14 mai iB46. -- Bassin houiller de Brassac;

machine est desservie par deux chaudières en tôle,

Par M. JUSSERALTD , garde-mines.

Le r4 mai 1846, à six heures du soir, j'ai été prévenu qu'une des chaudières servant à la ma-

chine d'extraction du puits de la Taupe, situé dans la concession dite de la Taupe

Grignes et Arrest, canton d'Auzon, ar-

commune de Vergonghon , rondissement de Brioude, département de la Haute-Loire, appartenant à la Société des houillères de la haute Loire, venait de faire explosion et avait occasionné des blessures au machiniste. Je me suis transporté immédiatement sur les

lieux pour étudier les causes et les effets de cet accident. J'ai levé le plan de la localité, j'ai pris tous les renseignements possibles, j'ai reçu la déclaration du machiniste blessé , d'où il résulte ce qui suit La machine établie pour l'extraction de I a houille, sur le puits de la Taupe, fonctionne depuis le mois

d'octobre; elle a été construire à Seraing (Belgique), dans les ateliers de M. John Cockerill, et porte sur le cylindre une 'plaque en cuivre où est inscrit : JOHN COCKERILL, no chevaux, ce qui correspond à vingt-cinq chevaux de France, le cheval vapeur belge étant de too kilog. Cette machine est à haute pression, sans condenseur , ni détente, à cylindre vertical. Construite en Belgique, elle n'est munie d'aucun signe

Ainsi qu'on le voit sur la Pl. 17fig. r, cette

cylindriques, à calottes hémisphériques, munies chacune de deux soupapes de sûreté, l'une à levier et l'autre à poids direct, et d'un flotteur ordinaire des ouvertures étaient disposées pour recevoir des rondelles fusibles, mais il n'y en a jamais existé,

et des plaques de tôle les avaient constamment remplacées. Un manomètre à air libre donnait la tension de la vapeur dans chacune des chaudières qui étaient installées sur des fourneaux ordinaires;

la flamme léchait toute la partie inférieure, circulait ensuite autour de l'appareil dans un carneau horizontal et passait de là dans la cheminée. Les chaudières n'avaient pas été changées depuis leur mise en train en 1839. Dep Depuis 184oj usqu'au commencement de 1844,

la machine dont il est ici question servit -à. une extraction de houille assez considérable; les chaudières étaient alimentées par de l'eau pluviale, de l'eau de source et quelquefois de l'eau de la mine;

et vers la fin de 1843, elles étaient déjà en mauvais état et souvent en réparation. Une suspension de travaux eut lieu du- mois de mars 1844, au mois d'avril 1845. La mine passa des mains de MM. Brown Agassiz et C' dans celles de la société deshouillères de la haute Loire, pos-

sédant déjà deux concessions dans le bassin de Brassac , et depuis avril 1845 jusqu'en mars dernier , les travaux d'extraction ont marché -d'une manière uniforme, n'étant interrompus que pour les réparations de plus en plus nombreuses à faire

aux chaudières qui, dans les derniers temps ne