Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 49]

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94 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE et qu'il a relevé.autour de lui celles qui ne l'ont pas suivi dans ce mouvement d'ascension. Auprès de la ville, il, règne un grand désordre parmi les roches éruptives, qui sont enveloppées de ponces et de conglomérats trachytiques. l'on descend vers le port, en passant auprès Si de l'amphithéâtre et de l'endroit où fut découverte la statue de Vénus (I) , le trachyte forme des plateaux étendus recouverts d'une quantité considérable d'obsidienne en fragments. Cette obsidienne pénètre, comme nous l'avons dit, dans les couches stratifiées qui s'inclinent vers l'est. cane Le cône trachytique' de Kastron domine de Kastron. les autres (Pl. H, fig. 6), et les obsidiennes tous s'étendent au pied de Ce dôme du côté du sud. On suit le trachyte jusqu'à la base des falaises, et le terrain tertiaire commence auprès du débarcadère en couches presque de niveau. Le trachyte que l'on observe dans le voisinage des obsidiennes offre un aspect particulier. Il se divise assez régulièrement en grandes lames verticales, à 'cassure fibreuse , luisante. On serait tenté de considérer ces roches comme le résultat de la modification d'un terrain ancien stratifié, plus ou moins schisteux, si elles n'étaient pénétrées des mêmes cristaux que le trachyte, et si cer-

Granites.

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taines lames rubanées ne passaient insensiblement d'une part an trachyte noir compacte, et de l'autre à un enduit d'obsidienne. Les premiers granites que l'on rencontre à Milo sont au fond de la rade, presque en face de

(1) La Vénus a été découverte en 1820 par M. Brest, encore aujourd'hui consul à Milo.

DE L'ILE DE 1111L0è

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l'ouverture vers la pleine mer. Ils sont voisins d'un, trachyte porphyroïde et de masses de tufs plus ou moins alunifères et modifiés par les agents

souterrains. En s'élevant vers la chaîne des montagnes méridionales, par le chemin du monastère de Saint-Élie, on entre dans la formation granitique; des calcaires jaunâtres, tertiaires, reposent, en bancs horizontaux , sur les granites , à des nie veaux élevés. Ces granites constituent les promontoires qui s'avancent sur' la limite méridionale de la rade, ainsi que le massif principal des montagnes au pied du Saint-Elie. Des calcaires blancs saccharoïdes et des calcaires gris sont associés au granite. Toutefois, avant d'arriver au monastère, à la base des roches anciennes, le terrain tertiaire occupe de grandes étendues du côté de la mer. Son épaisseur est considérable. Des calcaires on ETFidndtuesrtaitt.e

passe aux couches de tuf ponceux et aux niasses celluleuses , grenues, à débris de trachyte, reconnaissables par leurs nuances bigarrées , qui conduisent elles-mêmes à des ponces et à des trachytes décomposés. Les calcaires tertiaires, avec murex trimealus, occupent toujours la 1-lierne position au-dessus du tuf et ne se Montrent qu'a des niveaux élevés, où ils forment de vastes plateaux. A quelque distance du monastère, contre les Amas de gypse. roches anciennes, on voit, dans une échancrure de ces calcaires , des masses de tuf stratifié, passant à des roches grenues tachées de rouge, et à des roches opalines à silice gélatineuse, qui se continuent dans un profond vallon parallèle au rivage. Un amas considérable de gypse se trouve dans une des cavités de cette gorge, à un niveau élevé. Ce gypse est fibreux, blanc ou bleuâtre quelquefois rouge, au milieu d'une terre siliceuse