Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 6]

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SUR LA DISTRIBUTION DE L'OR

DANS LA PLATNE DU RHIN.

d'eau ; comme dans la manoeuvre de la pelle, toutes les parties lourdes se concentrent bientôt

vier sur cette claie, il l'arrose avec de l'eau qu'il a puisée dans un baquet à manche ; il fait ainsi passer à travers la claie et sur la table tous les cailloux. de moins de 2 centimètres. Les gros cailloux qui s'y arrêtent sont immédiatement rejetés. Le sable fin et les paillettes d'or restent, pour la plus grande partie, fixés dans la laine; quant aux cailloux moyens, la plupart roulent immédia-

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sur l'au,,,Tette.

Son avantage sur

Ce procédé fondé sur remploi de là- force cenm'a suffi pour déterminer la teneur en or du gravier du Rhin , même dans les endroits où il est le plus pauvre, ce qui m'était impossible avec les augettes ordinaires; il a encore sut le procédé décrit clans les traités de chimie l'avantage de pouvoir être exécuté partout, au bord d'une rivière quelconque, comme dans un baquet d'eau, sans avoir besoin d'un filet d'eau courante. lt est donc éminemment utile pour ceux qui s'occupent, sur le terrain même, de l'étude de sables métal-

le procédé ordi- trhuge nairement employé,

lifères.

Quand on destine cette augette à la recherche de l'or ou du platine, il convient que le bois soit noir, afin que les petites paillettes y- soient plus Procédé de lavage.

facilement observables. Depuis longtemps le procédé de lava«e des orpailleurs du Rhin n'a guère subi de modification

car aujourd'hui il est encore à peu près tel qu'il a été décrit en 1582 par Heberer, , qui l'avait vu pratiquer à Seltz (1), et par Réaumur (2). Voici en peu de mots en quoi il consiste on' se sert d'une table inclinée, ayant. 2 mètres de. longueur sur i mètre de large, laquelle est couverte

d'un drap de laine à longs poils (Pl. T, fig. 2). Elle est inclinée à l'horizon de to à 1-2°. À la tête

de la table se place une claie d'osier ou de cor-

nouiller, dont les baguettes sont espacées de cen-

timètres; après que l'orpailleur a chargé du gra-

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tement au basde la table; les a utressont chassés avec

une baguette: après avoir plusieurs fois chargé du gravier et répété l'opération qui vient d'être indi'quée , le laveur agite pendant quelques minutes la flanelle de la table dans un cuveau rempli d'eau, de manière à faire sortir les grains de sable et l'or qui sont engagés dans le tissu. Un lavage rapide par décantation , qu'il opère en imprimant au cuveau un mouvement de rotation alternatif', enrichit encore ce sable. C'est dans cet état qu'il est transporté au domicile de l'orpailleur où il est purifié dans un vase en bois de la forme d'un bateau, que l'on

appelle effectivement schiff , près de Seltz, et

sass, dans le pays de Bade (PI. I,Jig. 3). Le drap dont on se sert ici est connu clans le pays sous le nom de drap de Souabe (schvvaben-

tuch); c'est celui dont les Tyroliens et les rouliers allemands se servent pour manteaux. Celui qui garnit une table peut servir un an, si on le retourne quand un des côtés est usé. Les paillettes d'or qui tombent de la claie sont

entraînées avec assez de force, par la chute de l'eau, pour- s'introduire profondément dans le drap; beaucoup d'entre elles traversent même complétement ce drap et sont arrêtées par ,

Treutlinger, rnémoirecité. Réaumur, mémoire cité.

une toile de fil sur laquelle repose le tissu de laine; cette doublure n'est nécessaire qu'a u-desso us même

Drap qui gar-

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