Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 268]

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548 Ouled Kebbab.

GISEMENTS DE SEL

la partie la plus profonde-, il -y a im,6o d'eau' (,), A cinq lieues ouest de Milah, j'ai reconnu un de

mi. de l ces gisements de sel gemme qui ,.par leur étengemme. due et leur puissance, méritent le nom d'inépui-

sables. Il n'est pas exploité depuis longtemps par -les Kabyles, à en juger du moins, par le silence que gardent, sur ce produit dés environs de Mi-

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lah (2), tous les auteurs, depuis Ibn Haucal (x' siècle) jusqu'à Shaw inclusivement (1743). Au contraire, aussitôt que nous avons été en possession de Constantine (t3 octobre 1837), tout le monde

a vu et remarqué, sur le marché de cette- ville, des blocs de sel gemme mis en vente, et toutle monde a su que ce sel venait des environs de Deux bouteilles de cette eau, rapportées à Alger, avaient encore conservé l'odeur d'hydrogène sulfuré, malgré la longueur du voyage. Analysées dans mon laboratoire, elles ont donné : Pour 1000 parties d'eau.

Eau Matières organiques. Sulfate de chaux. Sulfate de magnésie. Silice.

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Carbonate de chaux. . Carbonate de magnésie, Chlorure de calcium. . . Chlorure de magnesium. Chlorure de sodium. . .

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996,659 0,063 1,868 0,087 0,014 0,078 0,045 0,249 0,229 0,708 1000,000

On pourrait penser, au premier abord, que Milah tire son nom de mêlah (sel); mais l'origine romaine de cette ville ne permet pas cette supposition, et c'est ce qui n'a pas échappé à Léon l'Africain : Le pays, , » est fort abondant, non-seulement en pommes, poires et » autres espèces de fruits (d'où je pense qu'il ait prins son

DE L'ALGÉRIE.

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Milah. Mais on n'en avait pas su davantage jusqu'à ces derniers temps, et on ne connaissait pas même dans quelle direction le gisement se trouvait, par rapport.à Milah , car on a imprimé qu'il était au sud de cette ville (i). Les deux fractions des Ouled Kebbab, où se trouve l'exploitation , se nomment les Ouled Mohammed Ben Abdallah à l'ouest, et les Ouled Mohammed Ben Youssouf à l'est. C'est sur le versant nord de la montagne qu'on voit, creusés dans les marnes gypseuses qui descendent jusqu'à l'Oued el Kébir (l'ancien rnpsaga) , une multitude de puits a (PI. VIII, fi-. 2) de 15 à 20m de profondeur, dans lesquels on descend par une simple corde qui n'est pas même fixée à la partie supérieure, mais qu'un ou deux hommes retiennent en posant leurs pieds dessus (2). Rien de plus grossier que ces exploitations; arrivés dans la niasse saline, les » nom) , mais en pain' et chair (a). » L'itinéraire d'Antonin , qui place très-bien cette ville à 25 milles romains de Cirta, lui donne le nom de !l'ileum. La Table de Peutin-

ger, que le savant Mannert a montré être du in' siècle et non du v' comme on l'a cru pendant longtemps , la dénomme Mileu. Il est évident que ces dénominations viennent de malum (pomme, fruit). (1) Ann. des mines, tome III, p. 71,4.' série, 1843. (2)Les puits ne sont pas tout à fait verticaux (Pi. VIII, fig . 3). On laisse pendre; dans le puits, la corde retenue comme je viens de le dire

l'homme qui veut descendre la

saisitun peu au-dessous de la margelle, qui estle sol même, et appuie ses pieds contre la paroi qui est devant lui. Quelques trous permettent de poser le bout du pied , mais les Kabyles n'ont pas même le soin de creuser

sur toute la hauteur du puits. (a) Description d'A

ces trous

frique' par Jean Leon African; insérée dans le recueil intitulé Description de l'Afrique, tierce partie du monde. Liv. V, p. 208; in-folio, Lyon, 1556.