Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 157]

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COMPOSITION CHIMIQUE

voir qu'elles aient été formées par une action volcanique : il est même certains faits qui paraissent ciprouver l'intervention de la chaleur ; on peut talc du Tyla présence, dans le ter , par exemple, rol, de phosphate de chaux qui a souvent la forme ellipsoïdale qu'affecterait une goutte d'une maentière à demi liquide, si elle, avait été pressée schisd'une substance à structure tre les feuillets teuse; la collection de M. Adam offre un très-bel échantillon sur lequel ce fait peut être observé or la pression a bien pu faciliter là liquéfaction est de la chaux phosphatée ; mais comme celle-ciaussi il est nécessaire très-difficilement fusible, d'admettre l'action de la chaleur. Les roches talqueu-Ses ont donc été produites été formées à la par une action mixte, et elles ont voie ignée. fois par voie aqueuse et par Quelles sont. maintenant les hypothèses qu'on peut admettre pour expliquer leur formation? vrai, Les volcans actuels présentent bien, il est des dégagements de vapeur dans leurs éruptions, d'eau; mais le mode de gisement des roches talgueuses et leur nature lait voir que si c'est une acdonné naistion volcanique ancienne qui leur ae toute difdû, dans tous les cas, cire sance, elle a férente de celle qui existe de nos jours, et qu'elle ne saurait même nullement lui être comparée. dégageOn pourrait supposer aussi qu'à des joindre ments de vapeur d'eau sont venues se talc etdes la émanations magnésiennes, et que le l'intérieur stéatite, après avoir pris naissance dans de la terre, sont apparus tout formés à la manière d'aildes roches ignées; mais cette hypothèse, impossible à concilier leurs un peu hardie, est

323 avec l'infusibilité du talc, et surtout avec certains faits bien constatés dans les Alpes ,: en effet, des observations nombreuses faites par Saussure, BroDE QUELQUES MINÉRAUX.

chant de Villiers, d'Aubuisson des Voisins, et, dans ces derniers temps par M. Gras (I), ont

montré que la stéatite et les roches talqueuses pré-

sentent une stratification très-distincte; de plus, elles sont fréquemment intercalées dans des terrains stratifiés contenant des couches calcaires avec fossiles ; il n'est pas moins certain qu'elles les re-

couvrent souvent complétement.

D'après cela, il nous semble préférable d'ad-

mettre que les schistes et les gneiss talqueux ou stéa-

titeux, la protogine , et toutes les roches analo-

gues, ont, été formées par voie de métamorphisme à la manière des dolomies, c'est-à-dire qu'elles auraient été produites par des émanations magnésiennes aqueuses analogues aux émanations

que donnent encore les volcans en activité, ou

peut-être même simplement par l'action de dissolutions chargées de sels de magnésie , comme cela paraît avoir eu lieu pour les dolomies en couches des terrains stratifiés : à cette action se serait jointe celle de la chaleur, soit qu'elle fût intervenue postérieurement, soit, ce qui est beaucoup plus probable, qu'elle eût accompagné les émanations magnésiennes. Cette dernière hypothèse me parait être à peu près la seule qui puisse rendre compte de la présence de l'eau:, de la stratification observée dans les roches talqueuses, de leurs relations (1) Bulletin de la Société géologique, 2e série, t. 1. Introduction à un essai sur la constitution géologique des Alpes de la France et de la Savoie.