Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 126]

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HISTOIRE DES ACIÉRIES

en partie du département de la Roër; il en résulta des aciers évidemment inférieurs aux premiers produits. Un rapport officiel rédigé en 1809, fit un grand éloge des nouveaux aciers fondus des frères Poncelet, les encouragea à persévérer dans celte voie, mais conclut toutefois en proposant de reculer de deux années le terme fixé pour l'octroi du prix de 4.000 francs. Je citerai plusieurs passages de ce rapport qui caractérisent parfaitement la persistance avec laquelle l'opinion continuait à repousser les indications de l'expérience : Les contradictions qu'on y remarque signalent trèsbien l'embarras que donnait aux rapporteurs, la contradiction flagrante qui existait entre l'idée fixe et le fait observé. « D'après ces divers essais, il est constant que

grand par MM. Poncelet, sont, it peu de chose près,

les aciers fondus fabriqués ,._en

» »

égaux en qualité aux plus parfaits des fabriques

étrangères, et qu'avec quelques perfectionnement s que le dernier envoi paraît déjà présenter,

ces artistes parviendront bientôt à remporter

»

cette conquête sur les fabriques les plus renom11 est constant que si MM. Poncelet mées avaient fabriqué leurs aciers avec des fontes ou avec de bons fers durs de Suède; tels que ceux de Boslagie que les Anglais emploient (et comme ces fabricants l'ont fait eux-mêmes lorsqu'ils ont présenté des aciers fondus au bureau con-

sultatif, qui , alors, furent trouvés d'une qualité supérieure), ils en auraient aujourd'hui » obtenu de comparables aux meilleurs aciers Venant d'Angleterre. »Il eût été sans doute possible à MM. Poncelet -

de trouver des fers français analogues à ceux de

DE CÉMENTATIOX.

25.

Suède, parmi ceuxàproclamés dans le Rapport du Jury national sur les produits de l'industrie française, présentés à l'exposition de 1806. Mais

ces artistes, empressés de répondre à la de-

mande du ministre, et de prouver que la France pouvait se passer de secours étrangers pour les aciers fondus, satisfaits d'ailleurs, à beaucoup d'égards, des aciers cémentés qu'ils avaient préparés avec les fers du département de l'Aude et de celui de la Roër, n'ont pas pris le temps nécessaire pour en essayer beaucoup d'autres qui auraient été peut-être plus avantageux.)) Une note jointe à ce rapport, rappelle que des expériences faites depuis peu de temps, avaient prouvé la qualité supérieure et la propension aciéreuse des fers indigènes : on y trouve par exemple les assertions suivantes

» Des essais (faits en i8oi par ordre du premier consul), ont prouvé que plusieurs forges françaises avaient donné des fers doux et mous

qui ne le cédaient eu rien aux meilleurs de cette qualité venant de Suède Lors de l'exposition de i8o6, il a été constaté que sept départements avaient fourni des aciers excellents A l'égard des fers, seize départements en ont offert de qualité supérieure, dont plusieurs étaient comparables, pour la dureté jointe à la qualité , aux fers de Suède les plus propres à faire des aciers : on remarquait particulièrement ceux des forges de Clavières (Indre), de Fraisans, Bans, Dampierre et Bruyère (Jura), de Bèze (Côte-d'Or), de Ra ni berv illiers(Vosges), et sans doute il en exist, dans beaucoup d'autres

départements.» Il ne parut pas:que l'aciérie de Liége se sCeit.déloppée dans la direction que lui imposait l'opi-