Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 123]

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DISTOIRE DES ACIÉRIES

DE CÉMENTATION.

Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'ajouter aucun commentaire au tableau précédent; je rappellerai seulement, pour éclairer les personnes qui ne connaissent pas le prix courant des aciers en Europe, qu'on peut se procurer, dans les entrepôts suédois, les aciers cémentés étirés provenant

des meilleures fabriques suédoises, au prix de 38 fr. le 100 kilo,g,r.; qu'a Sheffield les aciers cémentés fondus provenant des premières marques de Danemora , et étirés en barres minces pour coutellerie fine, se vendent ordinairement de 170 à 190 fr.

les ioo kilogr. (Voir la note préliminaire.) En rapportant ces faits, je ne prétends ni blàmer ni louer aucun des deux systèmes de douanes qui ont prévalu en France, soit jusqu'à la fin de l'empire , soit à dater de la restauration ; je constate seulement l'influence du fait principal qui distingue des époques précédentes, la quatrième période je l'histoire de nos aciéries de cémentation. Les premières aciéries créées à la faveur du Création d'aciériesélaborant les nouveau tarif eurent d'abord pour but d'élaborer fers du Nord. les fers indigènes; mais, peu à peu, divers fabricants, éclairés enfin sur les véritables causes de la prospérité des aciéries anglaises, commencèrent à employer des fers suédois; c'est seulement à dater que ceux qui sont employés dans les arts usuels. Les

droits imposés à l'entrée de ces divers outils sont établis comme suit fr. Limes à grosses tailles, dites communes ; 95,15 faucilles. Scies ayant 1-,46 de longueur et plus. . . 165,45 176,80 Faux. .

Limes fines de 0,17 de longueur et au-dessus ; scies ayant moins de lm,45 de longueur. Limes fines ayant moins de VO 7 de longueur.

'233,75

9.9130

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de cette époque que l'industrie de l'acier a été

constituée en France sur de solides bases. Tant que le fer de Suède conservera la supériorité qui, depuis deux siècles, lui est acquise par comparaison avec les fers indigènes, les aciéries fondées sur l'emploi de ces derniers fers n'auront jamais qu'une existence artificielle. Si l'on veut prendre la peine de s'enquérir des résultats que produirait aujourd'hui une forte réduction dans le tarif imposé à

l'entrée des aciers bruts étrangers, on trouvera que cette mesure entraînerait infailliblement la ruine de toutes les aciéries fondées sur l'emploi

des fers indigènes ; on trouvera aussi que les seules usines qui aient chance de résister à cette crise sont celles qui s'appliquent à élaborer les meilleurs fers"du Nord. La raison en est évidente : si l'on admet que les deux classes d'aciéries se procurent leurs fers au même prix, soient placées dans Les mêmes conditionsetopèrent avec la même habileté , le fabricant qui élabore le fer indigène n'obtenant qu'un produit inférieur, ne pourra le placer dans le commerce au prix qui est accordé pour le produit analogue de son concurrent : il devra donc échouer, par le fait dela concurrence intérieure, lors même qu'il ne serait pas atteint par la concurrence étrangère. Ici l'on ne peut attendre du temps et dela conservation des tarifs, les heureux résultats qu'on

peut espérer dans l'élaboration des cotons, des

lins, des autres métaux ; dans ces dernières industries, la question de la matière première n'estrien en comparaison des autres questions économiques et techniques : c'est précisément le contraire dans l'industrie de l'acier. Situation faite En résumé , l'essor des aciéries francaises peuineart!Isp1a4r. dant la quatrième période, résulte de causes es-