Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 319]

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DU SPATH CALCAIRE.

REMARQUES SUR LA CRISTALLISATION

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2° On regardera la flamme d'une bougie au tra-

ne soit certainement pas de ï'-o- de millimètre. Il faut seulement noircir toutes les faces latérales pour arrêter les lueurs diffuses, qui viendraient, en traversant le cristal, noyer la faible lumière réfléchie. On trouve toujours ainsi , à deux ou trois minutes près, l'angle 141° 441 indiqué par la théorie. Quant au. rôle des lames hémitropes clans la. production des clivages supplémentaires, il est facile à reconnaître. Si la séparation s'est faite réellement suivant le plan d'hémitropie, la lame hé-

vers de l'angle réfringent formé par le clivage supplémentaire et par le clivage naturel. On verra ainsi deux images, et, en les examinant avec un prisme de NicOl , on remarquera qu'au lieu de disparaître périodiquement par la rotation du prisme, elles se teignent de couleurs complémentaires. Si les irisations qui résultent de la dispersion déguisent le phénomène, on les affaiblira au moyen d'un prisme de verre (il est inutile de dire que la lame mince doit toujours être tournée vers

mitrope a del rester adhérente à l'un des frag-

Veen).

ments ; or, on aperçoit souvent, sur l'angle dièdre compris entre le clivage supplémentaire et le cli-

vage véritable, la petite troncature produite par la facette de clivage très-étroite qui appartient à la lame hémitrope. J'ai pu mesurer ainsi au goniomètre les inclinaisons de 14.i° 44' et log° 8' de cette facette sur les faces adjacentes. Mais si ce caractère manque, on mettra en évi-

dence la présence de la lame mince par les procédés suivants i° On éteindra au moyen d'un prisme de Nicol

la lumière réfléchie dans un azimuth de 45° par rapport à la section principale, et sous l'angle de polarisation. Si l'on a eu soin d'intercepter par un enduit noir toutes les lueurs étrangères, on verra quelquefois la lame réfléchissante se teindre de faibles Couleurs. M. Biot a employé ce procédé avec succès dans ses études sur les couleurs des lames dé chaux sulfatée. Mais, dans le cas qui nous occupe , le pouvoir réfléchissant est excessivement

faible à la seconde surface de la lame mince, il arrivera donc fréquemment que la coloration sera insensible.

Les effets de cette expérience ne diffèrent en rien de ceux qu'on peut produire avec un prisme bi-réfringent devant lequel on place une lame mince cristallisée. Elle réussit constamment avec le fragment auquel la lame hémitrope est restée adhérente; l'autre fragment agit comme un prisme ordinaire de spath. Il paraît donc bien certain que les clivages supplémentaires sont déterminés par le décollement de deux cristaux hémitropes. Suivant le plan d'hémitropie, les caractères qu'Haiiy lui-même leur attribue, ne conviennent guère à un clivage proprement dit : il remarque en effet qu'on ne peut les produire partout indifféremment, mais seulement à des places déterminées et indiquées à l'avance par des stries parallèles sur la surface des cristaux. Ces stries ne sont autre chose que l'affleurement dès lames minces hémitropes ; quand le cristal s'est trouvé exposé à l'action superficielle d'un dissolvant faible, elles sont quelquefois creusées assez

profondément. Daniel a fait voir en effet que ce procédé met souvent en évidence l'agencement intérieur des groupements de cristaux.