Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 259]

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NOTICE

sun M. LELIÈVRE.

voir la constance et la fermeté avec lesquelles le droit était défendu contre les plus hautes protections, par ces trois hommes qui, en raison de la modicité de leur fortune personnelle et de celle de leurs appointements (i), étaient restés dans la position la plus modeste , hommes que leur dévouement à leurs devoirs et à la science

serait devenue d'une grande importance, si les gîtes d'Etain , que l'administration a successivement fait explorer pendant plusieurs années, s'étaient montrés assez riches pour être utilement exploitables.

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rendait en quelque sorte étrangers au monde, qui étaient presque inconnus aux chefs de l'Etat , et qui

n'avaient même à peu près que-cles relations de service avec les Ministres dont ils préparaient les avis et lés décisions. M. Lelièvre avait'précisément -dans le caractère cette fermeté, cette constance, dont l'Agence des mines et le Conseil des mines ont dû souvent faire

usage ; il a rendu certainement, sous ce point de vue, de grands services à ses collègues et à l'administration. En messidor an V (juillet 1797) M. Lelièvre avait été envoyé en mission dans le département de la Haute-Vienne, et spécialement chargé d'exa-

miner le filon de Wolfram reconnu à Puy-lesVignes par M. Picot de Lapeyrouse, inspecteur des mines. Ce fut sur le rapport de M. Lelièvre que l'Agence des mines proposa de faire faire des fouilles sur ce filon , aux frais de l'État, à l'effet d'y rechercher des minerais cl'Etain , et ces travaux, ordonnés postérieurement, ont amené la découverte de l'Étain en France découverte qui avait un assez grand intérêt scientifique, mais qui (1) Le traitement des membres de l'Agence et du Con-

seil des mines, chefs de l'administration des mines en

France, est resté pendant longtemps fixé, d'abord à 5000, puis à 6000 francs.

Quatre ans plus tard, en traversant le même département de la Haute-Vienne pour se rendre aux eaux de Barréges, M. Lelièvre remarqua, près de Limoges, comme faisant partie de roches granitiques, des masses assez considérables d'une substance qu'il reconnut et signala comme appartenant à l'espèce de l'Emera u de , et dont il envoya les premiers échantillons al' Agence des mines en. messidor

an IX. Le 1" thermidor suivant, cette découverte de l'Emeraude en France fut annoncée dans une note lue à la classe des sciences de l'Institut par M. Gillet de Laumont. Aux mêmes époques appartiennent plusieurs mémoires ou notices de M. Lelièvre , lus à l'Institut ou à la société philomatique et insérés, soit-dans le Bulletin des sciences publié par cette société, soit dans les Mémoires de l'institut, soit clans le Journal des mines ou le Journal de physique. Nous citerons seulement : Notice sur la découverte en France du Sulfite de strontiane ( nivôse an VI); sur le Feldspath vert de Sibérie et l'existence de la potasse dans cette pierre (vendémiaire an VII); sur la Lépidoli the (frimaire an VII); sur l'Uranite

( nivôse an VIII); - sur le Cuivre arséniate en lames (floréal an IX); sur un Minerai de plomb suroxygéné et arsénié (frimaire an X). En l'an VIII ( 799), M. Lelièvre fut désigné par

le gouvernement pour faire partie du conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique, délégation qui lui a ensuite été continuée Onze [bis, et Jusqu'en 1815.