Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 257]

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513 rent , en assez grand nombre ( i), chercher à la fois, à l'École des mines, instruction et refuge, y trouvèrent, avec les leçons des professeurs les plus distingués, et avec une direction éclairée pour leurs SUR M. LELIÈVRE.

NOTICE

asile pour beaucoup -de savants et d'amis des sciences, qui trouvèrent près d'elle protection et secours de tout genre. Dolornieu , Vauquelin, Faujas de Saint-Fond, Picot de Lapeyrouse furent agrégés au corps des mines auquel ils avaient été jusqu'alors étrangers. 'D'autres, tels que l'abbé Haüy, l'abbé Tonnelier, MM. Macquart Coquebe,rt de Montbret, Silvestre, Beurard , Clouet, se groupèrent aussi, à titres divers, autour de l'administration nouvelle, et tous ont pu achever ainsi ,

sans naufrage la traversée de la iempête... Le calme, les moyens d'existence, enfin les moyens de se livrer au travail , procurés ainsi à quelques

hommes d'un mérite supérieur, ont produit de grands et beaux résultes' scientifiques, parmi lesquelà on doit citer su rtou t le Traité de Minéralogie qui a gela face dela science. Dans cet ouvrage, les c sions des recherches cristallographiques

et ph ques de Haüy-, pour la détermination des espèces minérales, s'appuient sans cesse sur les analyses et les découvertes chimiques de Vauquelin, et souvent aussi sur les observations de plu-

sieurs autres des savants réunis dans le même établissement. On doit remarquer notamment que

l'habileté toute particulière de M. Lelièvre , soit pour reconnaître les minéraux par leurfilcies , soit pour deviner leur nature par un simple essai au

chalumeau, soit pour trouver, dans les divers modes de fusion au chalumeau, des Caractères précis et constants pour chaque minéral, a fréquemment aidé à la détermination, à la classifica-

tion, enfin à la caractéristique des espèces, Des témoignages multipliés de ce fuit sont inscrits dans les pages du Traité de minéralogie. Les jeunes gens qui, à cette même époque, vin-

études, une bienveillance, une sollicitude toute paternelle ,bien précieuse pour eux dans ces temps malheureux, et dont, après un demi-siècle, ceux qui existent encore conservent une mémoire reconnaissante. Il faut ajouter, pour compléter l'esquisse du tableau que présentaient alors l'École et l'Agence des mines, que, dès le commencement de l'institution, les élèves ont aussi contribué aux résultats scientifiques que nous venons de rappeler. Dans le discours préliminaire et dans différentes parties de son ouvrage, Haüy se plait à.reconnaître ce qu'il a dû au zèle et aux travaux de plusieurs élèves de l'École des mines.

Les exploitants des mines de France, les mineurs, et les mines elles-mêmes, reçurent également de l'Agence des mines une protection souvent efficace contre les effets des désordres et des passions révolutionnaires. Dans beaucoup de lieux,

les ouvriers des mines et des usines furent, sur les instantes sollicitations de l'Agence, mis en réquisition pour rester à leur poste , et échapper ainsi aux réquisitions militaires. Des réquisitions (1) Quarante élèves avaient été appelés à l'École des mines par l'arrêté du comité de salut public, du 18 messidor an II, et ce nombre, évidemment hors de propor-

tion avec celui des ingénieurs et des inspecteurs des

mines institués par le même arrêté, semblait n'avoir été déterminé que pour ouvrir à plus de jeunes gens un abri contre les persécutions. 4n l'an 1V, le nombre des élèves fut réduit à vingt, et l'École des mines commença alors à se recruter parmi les élèves de l'Ecole polytechnique.