Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 3]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DES MINÉRAUX DE LA FAMILLE DES SILICATES. RECHERCHES SUR LA DÉCOMPOSITION

4

L'importance de cette étude, au point de vue recherches avec purement géologique, me semble résulter des la géologie. Rapport de ces

considérations suivantes Les géologues, admettent généralement que les terrains stratifiés proviennent en grande partie de la destruction des terrains préexistants. Tout nous prouve que des masses énormes de roches ignées ont

été entraînées par les eaux, et ont par conséquent concouru à produire les formations sédimentaires.

Cette désagrégation des roches plutoniques at-elle été un phénomène purement mécanique, ou bien a-t-elle été précédée ou accompagnée d'une véritable décomposition des minéraux qui les constituaient ?

Pour résoudre cette question, je ferai d'abord remarquer que l'état de décomposition d'une roche est en relation très-intime avec sa cohésion. Il est ,bien évident que des roches altérées seront désagrégées et entraînées par les eaux avec beaucoup plus de facilité que les autres. Les stries qu'on remarque sur les roches polies dans les Alpes, les

Pyrénées, la Scandinavie, ne prouvent-elles pas

que des roches non décomposables à l'air ne

s'entament pas sensiblement pendant des milliers d'années?

En comparant, d'une manière générale, la

composition chimique des roches ignées et des terrains stratifiés, on arrive à la même conclusion.

Les minéraux qu'on rencontre dans les roches d'origine ignée sont principalement la silice à l'état de quartz et des silicates complexes dont les

bases sont la potasse et la soude, l'alumine, la chaux et la magnésie, du fer et du manganèse or-

dinairement à l'état de protoxydes. Toutes les

5

bases se trouvent ici dans le même état de combinaison. Si nous examinons maintenant les formations sédimentaires, nous y retrouvons les mêmes éléments, mais les groupements moléculaires sont

devenus beaucoup plus simples, et le mode de combinaison, au lieu d'être uniforme pour toutes les bases, comme dans les espèces minérales des terrains ignés, est essentiellement variable d'une base à l'autre, suivant l'énergie des affinités de chacune d'elles. Ainsi, nous observons dans les terrains formés par voie aqueuse , la silice, soit à l'état de quartz

comme dans les grès, les meulières, soit à l'état soluble dans les alcalis, comme dans la gaise des iirdennes (1). L'alumine se trouve presque toujours en combinaison avec la silice et l'eau dans les argiles. La chaux se présente quelquefois à l'état de sulfate, mais la proportion de ce sel est peu considérable par rapport à celle du carbonate que l'on rencontre quelquefois presque pur, plus ordinairement mélangé avec des proportions variables d'argile, dans les calcaires marneux et les marnes. La magnésie se trouve ordinairement associée à la chaux à l'état de carbonate; quelquefois ce(1) M. Sauvage a montré que des couches fort épaisses

dans l'Oxford-clay et dans le terrain du grès vert des Ardennes étaient en grande partie composées de silice soluble dans les alcalis. Des recherches récentes faites au laboratoire de l'Ecole des mines sur des échantillons

remis par M. d'Archiac ont montré qu'il en était de même pour un grand nombre de couches de la craie iedaP,