Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 244]

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ANALYSE 480 rouge par une trace de fer. La composition de cette plumbocalcite est donc

Perte au feu Carbonate de plomb. Carbonate de chaux.

. .

0,0005 0,0234 0,9761

L'examen de l'échantillon analysé ne permet guère de supposer que le carbonate de plomb se trouve mélangé mécaniquement à la substance, il doit entrer à l'état de combinaison : c'est du reste ce qu'il est d'autant plus naturel d'admettre, que la chaux et l'oxyde de plomb sont isomorphes; seulement ici la quantité d'oxyde de plomb qui est substituée à la chaux serait assez faible et le tiers environ de celle qui a été trouvée par M. Johnston . Du reste, depuis la découverte de M. Johnston,

les minéralogistes ont eu l'occasion de signaler

plusieurs minéraux dans lesquels la chaux et l'oxyde de plomb se remplacent mutuellement. Ainsi, M. Bdttger a trouvé dans une arragonite de Silésie o,o38 de carbonate de plomb ; ce qui fait voir que non-seulementles carbonates de chaux

et de plomb sont

mais qu'il en est

aussi de même pourdimorphes, leurs combinaisons.

Enfin, dans les Annales des mines de i843, i" livraison, M..Doméyko a fait connaître un molybdate 'de plomb qu'il a trouvé au Chili, et dans lequel une notable quantité de l'oxyde de plomb a été remplacée par de la chaux.

Phosphate d'alumine hydraté de Bernon. M. Danhauser a trouvé à Bernon , près Epernay,

une substance blanche ressemblant assez à de l'alumine desséchée sur un filtre, tapissant une gangue colorée par de l'oxyde de fer et de manga-

DE QUELQUES MINÉRAUX.

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nese , qui paraît appartenir à la formation de l'argile plastique. Plusieurs collections de Paris en possèdent des échantillons qui sont classés à l'alumine; cependant celui que nous avons essayé contient de l'acide phosphorique.

Dans le tube fermé, cette substance noircit et donne beaucoup d'eau ; cette eau est accompagnée de matières bitumineuses; elle est acide, rougit le papier de tournesol, et de plus elle paraît corroder légèrement le verre; ce qui indiquerait peutêtre la présence d'un peu d'acide fluorhydrique. A la flamme extérieure, la couleur noire produite par du carbone provenant d'une matière organique disparaît, et la substance redevient blanche. Elle est infusible. Avec le sel de phosphore, la dissolution se fait facilement, et l'on a une perle bien transparente; avec le carbonate de soude la matière se gonfle, mais il ne paraît pas y avoir dissolution ; avec le nitrate de cobalt on a une belle coloration bleue. Non calcinée, la substance se dissout intégrale-

ment, et avec la plus grande facilité dans les

acides. Elle se dissout également dans la potasse caustique, mais cependant avec difficulté. Après calcination, elle n'est attaquée qu'avec beaucoup de peine par les acides.

On voit que la substance présente toutes les propriétés de l'allimine pure, et elle en a aussi l'aspect; cependant elle contient de l'acide phosphorique, comme je m'en suis assuré par le procédé Vauquelin et Thénard. De plus, elle renferme un peu de chaux qui est sans doute à l'état de carbonate, car dans l'attaque par les acides on observe un dégagement de gaz, qui toutefois est