Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 243]

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ANALYSE

différentes suivant le développement qu'a reçu chacun des prismes qui le composent.

Chauffe, la substance présentait bien au feu les caractères de l'arragonite ; elle décrépitait, se gonflait et tombait en poussière; il semble qu'il y ait dans ce fait quelque chose d'analogue à ce qui se passe dans les larmes bataves. Quand on vient les briser en un point, elles se réduisent en pous-

sière dans la main, parce qu'on détruit un état d'équilibre forcé entre les molécules du corps. Ici de même, quand on vient , par la manière inégale

dont la chaleur se propage dans les cristaux, à rompre l'état d'équilibre qui était établi entre les molécules d'arragonite, état qui paraît être forcé d'après l'expérience de M. Rose, elle perd toute cohésion, et c'est alors qu'elle décrépite. La perte au feu a été déterminée en opérant sur

gr. ou ag,5 de matière. Pour cela on a chauffé jusqu'au rouge sombre, de manière à ne pas décomposer le carbonate ; puis on a chauffé jusqu'au rouge blanc, de manière à décomposer une partie de carbonate; ensuite on a traité à plusieurs reprises

DE QUELQUES MINÉRAUX.

479 le procédé des nitrates et de l'alcool ; on n'en a pas

trouvé; il n'y a pas non plus d'autre base que la chaux dans les cristaux d'arragonite, excepté dans la partie jaune du soufre sur laquelle ils sontimplantés qui contient o,001,7 de carbonate de fer.

Plumbocalcite (I). Cette plumbocalcite , qui Vient de Léadhills en

Écosse, est parfaitement cristallisée en rhomboèdres; elle est d'un blanc légèrement rose, et elle présente bien les clivages de la chaux carbonatée, mais elle a cependant dans sa cassure un état qui n'est pas ordinaire à ce dernier minéral. Depuis longtemps M. Johnston a donné la composition de la plumbocalcite ; cependant, comme pour l'échantillon qui nous occupe en ce moment les cristaux sont isolés et parfaitement formés ,. et

qu'il 'ne paraît pas qu'on doive craindre de mélange, j'ai pensé qu'il y avait quelque intérêt à reprendre l'analyse.

Chauffant un fragment de la substance à la

la matière par le carbonate d'ammoniaque, de manière à carbonater la chaux amenée à l'état

lampe, de manière à chasser les matières volatiles qu'elle pourrait contenir sans décOmposer les car-

caustique : on a obtenu ainsi le nombre o,00i 3. Ce nombre est notablement moindre que celui de M. Stromeyer, qui est même quelquefois triple de celui-là. Quoiqu'on ait pris soin de dessécher

comme l'arragonite ; il perd sa transparence et devient d'un gris blanchâtre.

bonates, on n'a obtenu qu'une perte de o,0005. Le minéral décrépite, mais il ne se .brise pas

perte provînt de l'eau hygrométrique ; comme far-

Pour l'analyse, on a clissons le minéral dans l'acide nitrique, et on a précipité le plomb par

ragonite de Hernngrund est très-limpide, il paraîtrait, d'après cela, que la limpidité d'un cristal d'arragonite est d'autant plus grande qu'il renferme peu ou point d'eau de cristallisation. On a recherché s'il y avait de la strontiane par

voie sèche. Plomb.

la substance, il serait même possible que cette

l'hydrosulfate d'ammoniaque; on l'a ensuite dosé à l'état de sulfate qui était légèrement coloré en (1) Poggendorff, tome 25.-M. Berithier, Essais par la