Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 21]

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DES FOYERS MÉTALLURGIQUES, ETC.

RECHERCHES SUR LA COMPOSITION" DES GAZ

l'action décarburante du silicate de fer contenu dans les scories ?

Un dérangement de peu de durée, comme une chute de minerais devant la tuyère pendant quelques heures , ne produit pas sensiblement le transport de la chaleur au gueulard, en raison de la masse

des matières contenues dans le fourneau. Le seul symptôme du dérangement consiste dans la production des fontes blanches et des laitiers ferreux. Mais quand on emploie les gaz des hauts-fourneaux dans des fours à réverbère à haute température , on s'aperçoit immédiatement du moindre dérangement survenu dans l'allure du fourneau par l'abaissement qui se produit dans la température du four. Nous avons vu effectivement que la proportion d'oxyde de carbone contenu dans les gaz était d'autant plus faible, que la quantité de fer brûlée devant la tuyère était plus considérable. L'emploi d'un vent trop fort, qui augmente l'étendue de la zone oxydante ou de minerais trop

riches ou trop fusibles, qui laissent le fer mal protégé dans leur passage devant la tuyère, sont les principales circonstances qui déterminent la formation de la fonte blanche et le transport de la chaleur au gueulard. Le meilleur moyen de corriger cette tendance consiste dans l'emploi du vent chaud. Si j'ai beaucoup insisté sur les considérations qui précèdent, c'est que je suis convaincu que l'ap-

plication des résultats des recherches de Dulong sur les chaleurs de combustion à la théorie des hauts-fourneaux, permet d'expliquer d'une manière simple et naturelle les principales circonstances de leur roulement et les variations singulières qu'on observe dans leur allure.

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En résumé, les résultats des analyses faites sur les gaz des fourneaux au coke confirment trèsnettement les conclusions que j'avais tirées d'un précédent travail sur la composition des gaz des fourneaux au charbon de bois et sur la théorie des phénomènes qui s'y produisent. On a dû remarquer que la zone de réduction du minerai , située, dans les fourneaux au charbon de bois, dans la moitié inférieure de la cuve, occupait au contraire, dans les fourneaux au coke, la partie

supérieure de l'appareil. J'ai montré que cette différence de position de la zone de réduction tenait aux différences bien constatées entre les températures des mêmes zones des deux classes de fourneaux.

On a vu que la plus grande élévation de température des fourneaux au coke était la conséquence de leur plus forte consommation en combustible. J'ai fait voir que ce dernier résultat s'expliquait par les différences de combustibilité du coke et du charbon de bois. Enfin, les mêmes considérations ont permis de montrer de quelle

manière la production des diverses espèces de fonte se trouvait liée à la consommation du combustible et à la répartition de la chaleur dans le haut-fourneau. 5 IV.

SUR L'EMPLOI DES GAZ DES HAUTS-FOURNEAUX AU COKE.

On n'a commencé que depuis peu d'années à utiliser les flammes perdues des hauts-fourneaux

au coke. Le bas prix du combustible employé dans la fabrication du fer à l'anglaise est sans doute la principale cause du retard qu'on a mis à

employer cette source de chaleur. On s'en sert