Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 4]

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4/ Gomère et de Palma, qui semblaient se presser autour de la masse qui les domine." M. Berthelot, dans le récit d'une de ses ascensions sur le pic, dit aussi (Bulletin de la Société de géographie, avril 1835) : "De ce point culminant ma vue embrassait tout l'archipel canarien ; je découvrais à l'orient Lancerotte et Fortaventure, qui ne me semblaient former qu'une même terre ; plus près de moi apparaissaient les montagnes de Canarie dont les hautes cimes pointaient à travers les nuages qui voilaient le restant de l'île ; à l'orient le Teyde couvrait Gomère de son ombre, et non loin se montraient Palma et l'île de Fer. Mes regards planaient sur Ténériffe que je dominais ; le circuit de ses côtes, les divers enchaînements de ses montagnes, ses plateaux et ses vallées pittoresques, formaient un panorama plein d'intérêt... De cette région élevée les hauteurs et les distances se confondaient, les montagnes elles-mêmes semblaient s'être affaissées sous le Teyde." Cette manière presque uniforme de s'exprimer me paraît en même temps assez claire. Si du pic on voyait les bords du cirque se projeter sur la mer à 18 lieues de distance, personne ne serait tenté de dire que "le volcan écrase de sa masse la petite île qui lui sert de base", que les montagnes semblaient s'être affaissées sous le Teyde", que "le pic s'élance du sein des eaux". Si, pour un spectateur placé sur le pic, toutes les côtes orientales et méridionales étaient cachées par le cirque, on ne dirait pas, sans quelque correctif, que "le circuit des côtes de Ténériffe, les divers enchaînements de ses montagnes, ses plateaux et ses vallées pittoresques, formaient un panorama plein d'intérêt. Si une partie considérable de Ténériffe se projetait tout près de l'horison de la mer, M. de Humboldt, en notant qu'il voyait l'horison de la mer par-dessus Palma, aurait noté aussi que les parties les plus élevées du cirque étaient elles-mêmes au-dessous de cet horison ; s'il ne l'a pas fait, c'est que le cirque est si loin de toucher l'horison de la mer qu'il ne présente à cet égard aucune circonstance remarquable. M. Berthelot, qui est monté plusieurs fois sur le pic, remarque que, près de l'horison, Lancerotte et Fortaventure paraissent ne former qu'une seule terre : si, à ses pieds, pour ainsi dire, la grande Canarie avait paru se confondre avec Ténériffe, comment n'aurait-il pas noté aussi cette circonstance qui serait assurément la plus remarquable de tout le panorama ? Il résulte au contraire bien évidemment