Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 92]

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SUR LES EFFETS MÉCANIQUES

ET CALORIFIQUES DE LA VAPEUR.

de pouvoir appliquer simultanément l'une et

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et l'autre. J'ai dit que l'effet mécanique d'un kilogramme de houille appliqué à produire de la vapeur était d'autant plus grand, que la pression de cette vapeur était plus forte; mais il faut se hâter de Lire remarquer que cette augmentation d'effet est insignifiante quant aux machines qui sont pourvues d'un condenseur. Elle est notable au contraire, surtout dans les pressions basses, pour les machines sans condensation. Cela résulte évidemment de la forme de l'expression qui donne, dans le cas le plus général, la valeur de l'effet mécanique H- 2 ,3o3 log.

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, et dans laquelle'p,p,, pr, désignent les pressions de la vapeur : 1° dans le cy-

lindre au moment de l'admission ; 2° dans le Cylindre après la détente (s'il y en a) ; 3° dans le condenseur (t). D'un autre côté, l'examen de cette même expression fait voir que l'effet mécanique de la vapeur est moindre dans les machines sans condenseur que dans celles où on condense, et comme d'ailleurs, d'après la remarque faite plus haut l'effet calorifique est le même dans les deux cas, on

serait conduit à conclure de là que, sous le rapport de l'économie du combustible, .et en envisageant à la fois la vapeur sous ses deux faces, les 'Machines sans condenseur et par conséquent les hautes pressions doivent être rejetées. Mais tes choses ne se présentent pas ainsi dans l'application. (1) Morin. Aide-Mémoire de mécanique pratique,

2. édition, page 171

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C'est que, comme l'a fait remarquer M. l'ingé-

nieur Varin (I), la chaleur qu'emporte avec elle la vapeur qui a fonctionné clans une ma-

chine à condenseur se trouve disséminée dans une grande quantité d'eau à 4o degrés ( température de la condensation) , et que de l'eau à cette température n'est susceptible que d'un usage très-restreint dansles arts ; tandis que, sortànt d'une machine sans condensation, cette même quantité de

chaleur se trouve contenue dans de la vapeur à

too degrés, que l'on peut facilement et fré-

quemment utiliser, pour porter des liquides ou des gaz à une température qui pourrait atteindre tout près de ioo degrés. Ainsi, il résulte de cette circonstance : que pendant que les machines à condenseur doivent être préférées pour épuiserla vapeur de toute sa puissance mécanique , c'est au contraire aux machines sans condensation queron doit donner là préférence your tirer de la vapeur toute sa puissance calori-

fique. On ne peut donc pas, d'une manière absolue, ni établir la supériorité, sous le rapport de l'économie du combustible, de l'un des genres de machines sur l'autre, ni affirmer, comme il avait apparu d'abord, que ce soit toujours faire un emploi mal raisonné de la vapeur, que de l'utiliser seulement pour sa force motrice ou seulement pour sa chaleur. Le calcul suivant, basé sur les formules usitées, va montrer dans quel cas cette assertion est bien fondée ou non.

Soient M et C les quantités de travail méca-

nique et de travail calorifique que Von a à faire en même temps dans une usine. (1) Annales des mines, 30 série, tome X, page 450.

+Qat/4,-Sn.