Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 352]

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RÉSULTATS PRINCIPAUX

our les diverses houilles du bassin de SaintEtienne.

J'ai recueilli moi-même tous les échantillons dans l'intérieur des mines et j'ai moins tâché d'avoir des fragments purs que des morceaux qui représentassent le plus exactement possible la qualité moyenne de la mine. Les calcinations ont toutes été faites dans un creuset de platine enveloppé d'un creuset de terre, et d'ailleurs constamment dans le même fourneau et autant que possible à la même température. On a toujours opéré sur 3o grammes, pris au hasard dans environ i kilogramme de houille menue ou concassée en petits fragments. La proportion de cendre a été déterminée en incinérant, dans un creuset de platine, 2 grammes de coke pulvérisé.

Diverses circonstances ne m'ont pas encore permis d'examiner ainsi toutes les houilles de la Loire ; toutefois les résultats auxquels je suis parvenu permettent déjà d'établir, parmi les houilles

de Saint-Etienne, trois genres assez nettement caractérisés. Ils correspondent aux trois qualités de houilles de Rive-de-Gier, que M. Regnault a examinées ; mais leurs caractères sont plus tranchés. Non-seulement la composition chimique, leurs propriétés et l'emploi dans les arts, diffèrent pour chacun des trois genres, mais même la position topographique de ces houilles présente des différences assez notables. Chacune des trois variétés semble être concentrée daus-iine certaine région da bassin de Saint-Étienne.; ces diverses régions paraissent séparées les unes des autres par des acci-

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dents de terrain qui sans doute existaient déjà au moment du dépôt de ces combustibles minéraux. Les tableaux qui suivent font connaître une Premier première catégorie de houilles qui sont grasses, quoique fort riches en carbone ; elles sont géné-

ralement tendres et brûlent avec une flamme blanche peu allongée. Elles donnent par l'analyse immédiate plus de 72 p. o/o de coke, abstraction faite des cendres, et le rapport entre le poids des matières volatiles et celui de la houille pure sans cendres est au plus o, 25. Comme elles renferment d'ailleurs presque toutes très-peu de substances terreuses, elles conviennent particulièrement pour la fabrication du coke. Ce sont en effet les meil-

leurs charbons de forge et les meilleure cokes de la Loire ; on les recherche pour les cubilots., les aciéries et les locomotives. Ces houilles éprouvent une singulière altération, par la sim-

ple exposition à fair. On a .mainte fois observé à Saint-Étienne, que les houilles de Méons et de Chaney ne donnent un fort beau coke que peu de temps après leur sortie au jour ; et que le menu ne-colle plus dans les fours après un ou deux mois d'exposition à l'air. Il est à remarquer encore que les gaz produits par leur carbonisation ne déposent. qu'une trèsfaible proportion de noir de fumée. Les diverses propriétés que nous venons d'énumérer signalent évidemment des houilles très-carbonées qui sont moyennement riches en hydroLeur pouvoir gène, mais pauvres en oxygène. calorifique est considérable. Les mines qui renferment ces combustibles sont 'toutes situées à la limite nord-est du bassin de

Saint-Etienne, au pied septentrional de la colline