Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 166]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

324 TIIÉ0.111ES DE LA CÉMENTATION et non le charbon cc, par plusieurs raisons : les in-

terstices qui existent entre les charbons laissent aux gaz un passage moins facile que ceux du minerai mm, préalablement débarrassé de tous les menus fragments ; la hauteur de la masse de charbon cc est ordinairement plus grande que celle du minerai mm ; les massiaux placés au-dessus de la

tuyère gênent la sortie des gaz dans cette direction ; enfin, les couches de minerai pulvérulent et humecté nilmi, qu'on stratifie continuel ement avec Je charbon, tendent encore à empêcher la circulation des gaz dans cette partie du foyer. Par ces divers motifs, le minerai mm offre le point de moindre résistance, et donne seul issue aux gaz que l'on peut effectivement embraser en bb, par l'approche

d'un corps enflammé à la surface du tas de minerai, dès qu'on commence à donner le vent ; la disposition du foyer pyrénéen est donc telle que le minerai y est soumis, depuis le commencement

de l'opération, à l'influence simultanée de tout l'oxyde de carbone qui se forme dans le foyer et de toute la chaleur qui n'est point employée dans le fond du foyer à échauffer les massiaux et à élaborer le minerai menu. L'élaboration du minerai gros et menu en m et

en in', et la conversion de toutes les matières fixes en une loupe de fer malléable r, et en scories ss, comprennent d'ailleurs une foule de phénomènes qui marchent très-bien de front avec les deux opérations fondamentales de la réduction et du corroyage. Mais l'examen de ces faits spéciaux

sortirait du cadre dans lequel je dois me renfermer ici (I). (1) On trouve d'excellentes observations sur les nom-

ET DES -FOURNEAUX A TUYÈRES.

325

On peut encore faire apprécier par un rapprochement numérique, combien il est vrai de (lire, suivant la définition que j'ai proposée , que les

foyers pyrénéens, de même que tous les fourneaux de réduction à courant d'air forcé, sont des machines essentiellement disposées pour produire simultanément , de la chaleur et de l'oxyde de carbone.; Il existe , en effet, les rapports moyens suivants entre les poids des matières premières et des divers produits fixes et gazeux. Matières solides introtroduites dans le

foyer pyrénéen"

'

Produit utile (fer en barres). 1,00 1,40 Scories rejetées 5,00 Ox de de carbone préparé. 21,80 6,50 .Gaz Y rejetés par l'appareil.

2° Foyers corses.

La fabrication du fer par la méthode corse diffère de la fabrication pyrénéenne en ce que

la simplicité apparente des moyens y est poussée In eux phénomènes que présente la méthode pyrénéenne, dans les écrits de MM. Dietrich, Tronson-Ducoudray, Lapeyrouse , Muthuon et Marrot. Plus récemment, M. Richard a publié le traité le plus complet qui ait été fait sur cette méthode, et M. François a fait connaître les résultats de ses intéressantes recherches sur les modifications successives qu'éprouve le minerai de Rancié ( Ariége) , lorsqu'on l'élabore au foyer pyrénéen. Les observations de M. François, sur les nombreux phénomènes qui accompagnent cette élaboration , prouvent combien sont compliquées les réactions du procédé pyrénéen, qu'on est cependant accoutumé à considérer comme un des arts les plus simples de la métallurgie. Ces ingénieuses observations viennent ainsi à l'appui des réflexions générales que j'ai présentées ci-dessus. MM. François et Richard ont d'ailleurs adopté, dans leurs ouvrages, mes vues théoriques sur l'intervention exclusive des gaz en mouvement, et ont renoncé aux idées de cémentation et de réactions dues au contact des solides, admises par leurs devanciers.

30. Foyers corses,