Annales des Mines (1840, série 3, volume 18) [Image 206]

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DE FABRICATION DU FER.

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PERFECTIONNEMENTS DES PROCÉDÉS

vient du fer fabriqué au charbon de la manière la plus économique, c'est-à-dire avec le secours de l'air chaud. qui nous parait la plus rmpioi eisif Enfin, l'amélioration l'emploi exclusif du bois desséché dub.isdesséché. avantageuse est impormais cette modification pour l'affinage; localités adoptée que dans les tante ne peut être

privilégiées qui se trouvent soit sur un cours d'eau flottable, soit au centre de grandes masses de forêts; car si on devait amener le bois en nature de points éloignés, les frais de transport absorberaient et pourraient même excéder l'économie de 44 p. o/o que procure le procédé sur la consommation ordinaire du combustible végétal. Il faut aussi, pour en obtenir le plus d'avantage possible, établir des cylindres destinés à l'étirage des massiaux provenant du cinglage de la loupe au marteau; mais toutes les usines ne sont pas pourvues de cylindres , ou n'ont pas de cours d'eau qui en comportent l'établissement. Alors, à défaut de cylindres, on pourra étirer les massiaux au marteau, comme on le fait dans le travail champenois à la houille; et, dans certaines usines bien placées, l'excédant de consommation de houille, nécessaire pour le forgeage au marteau, sera compensé par la proxi-

mité des forêts d'où proviendra le bois en nature.

Les massiaux obtenus par le cinglage de la 'loupe au marteau devront être chauffés d'abord à la chaleur perdue du feu d'affinerie, puis à la houille, et on les passera ensuite aux cylindres, pour les convertir en fer marchand ou en fer propre à une transformation ultérieure. Nous

avons dit qu'il fallait à Audincourt, pour le chauffage définitif des massiaux , déjà chauffés à la cha-

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leur perdue, 4 hectolitres de houille de première qualité par i .000 kilogrammes de fer marchand,

et que les frais de main-d'uvre et autres pouvaient être évalués à 14 francs par i.000 kil, de fer.

Si le cours d'eau ne comportait pas l'établissement de cylindres étireurs , on chaufferait les mas-.

siaux, à la sortie du four à chaleur perdue, dans un foyer semblable aux chaufferies champenoises,

où la conversion des massiaux en fer marchand exige 8 hectolitres de bonne houille par 1.000 kilt

de fer, et 9 francs de frais de main-d'oeuvre. En chauffant d'abord les massiaux à chaleur perdue, il est probable que la consommation de la houille pourrait être réduite à 5 hectolitres. Au lieu de transformer la loupe en massiaux par le cinglage au marteau, ce qui nous parait indispensable pour la fabrication des fers fins, on pourrait, dans les usines qui ne produisent que

des fers de seconde qualité, passer aux cylindres ébaucheurs la loupe sortant des feux d'affi-

nerie, comme le fait aujourd'hui M. Gauthier

pour la majeure partie des fers qu'il emploie à la

fabrication du fil de fer : par ce moyen, on ne consommerait pas de houille, et on n'aurait à faire qu'une dépense de Io à 12 fr. par kilogr. de fer obtenu, pour l'excédant des frais de main-d'oeu-

vre et autres. L'air qu'on introduira dans les feux d'affinerie alimentés exclusivement avec du bois desséché devra être porté à la température de 260 à ce qui exigera un peu plus de force dans le moteur de la machine soufflante; mais cette addition de force, qui ne dépassera pas le sixième de la force employée pour le soufflage à l'air froid,