Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 188]

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ORIIVECE.

EXTRAITS.

d'augmenter ainsi le nombre des produits utiles de l'opération. Les muscles des animaux, restés sans emploi et abandonnés sur le sol des voiries, ont surtout fixé l'attention de M. Séguin. Ces matières animales, contenant au moins 6o centièmes d'eau,

charbon des muscles, peuvent être versés immédiatement dans le commerce ; mais il n'en est pas de même des produits liquides, des vapeurs et des gaz recueillis pendant le cours de l'opération ces derniers produits sont des carbures d'hydrogène, les uns liquides, les autres gazeux ; comme ils sont accompagnés par du sulfure de carbone

ne pouvaient pas être emmagasinées sans de graves

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inconvénients, et leur approvisionnement étant d'ailleurs fort irrégulier, M. Séguin dut d'abord penser à en opérer la dessiccation à peu de frais. Il a exécuté cette opération de la manière la plus

du carbonate, de l'acétate et de l'hydrosulfate

satisfaisante sous le double rapport de l'économie et de la salubrité. En effet, ces matières animales

usages auxquels on les destine.

sont desséchées, dans l'appareil de M. Séguin , par la chaleur perdue des appareils distillatoires , et 14:niée s'élevant des matières animales, entraînée par une ventilation bien dirigée, est Obligée de traverser le foyer du fourneau, où elle se _désinfecte complétement.

Après avoir ainsi desséché à bas prix, sans

nuire à la salubrité de l'air, les matières premières

qu'il emploie, M. Sépia a eu à étudier et à régulariser la distillation des matières animales ; il a déterminé par de nombreux essais la disposition la plus convenable à donner à la cornue, et la température la plus avantageuse à employer pour produire le gaz de la meilleure qualité. Avec /a dis-

position d'appareil adoptée par M. Seguin, les cornues devaient être chauffées un peu au-dessus du rouge-cerise. Les produits que l'on obtient de la distillation

des matières animales sont, comme on le sait plus nombreux et plus compliqués que ceux que l'on a ordinairement à traiter dans les usines à gaz.

Les produits solides, qui sont' le noir d'os et le

d'ammoniaque, ces divers produits exigent l'application de connaissances chimiques précises pour

être convenablement purifiés et appropriés aux M. Séguin les force à passer à travers une solution d'hydrochlorate de chaux , qui retient tout le carbonate d'ammoniaque. La séparation du sul-

fure de carbone qui, en brûlant, aurait produit de l'acide carbonique et de l'acide sulfureux, et qu'il était par conséquent très-important de séparer du gaz pourle rendre propre à l'éclairage,

était une opération délicate; M. Séguin paraît être arrivé à son but, en faisant passer à froid et lentement le gaz, au sortir du premier épurateur, dans un tuyau rempli de morceaux de soufre, et en n'envoyant le gaz au gazomètre qu'alors qu'il ne donne plus d'acide sulfureux en brûlant : c'est ici le soufre qui, en se' dissolvant dans le sulfure de carbone, le retient sans le décomposer, en an-

nule la tension, et achève ainsi compléternent la purification du gaz.

Le gaz, après avoir été ainsi purifié, ne contient plus, d'après M. Séguin , qu'environ Io gr. de vapeurs empyreumatiques par mètre cube, et il jouit d'un pouvoir éclairant tel n'en huit que 22 litres pour donner, pendant une heure autant de lumière qu'eu produ it la lampe de Carcel,