Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 302]

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DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.

SUR LA RÉDUCTION DES MINERAIS

La deuxième méthode consiste à ajouter à la dissolution des deux oxydes de fer un mélange d'oxyde; de manganèse et de soufre, en opérant; comme s'il s'agissait d'essayer le minerai de manganèse lui-même. Une partie de l'oxygène aban-

donné par le peroxyde de manganèse sert

à

peroxyder la totalité du fer ; l'excès d'oxygène se combine au soufre et forme de l'acide sulfurique qu'on dose à l'aide du chlorure de barium. Pour écarter toutes les causes d'erreur, l'exé-

cution de chacun de ces deux procédés exige quelques précautions. Il ne sera peut-être pas sans utilité de faire connaltre ici celles que j'ai employées dans les essais dont on verra plus bas les résultats.

i° Emploi de l'acide sulfureux.

L'acide

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river dans le ballon un courant d'acide carbonique provenant d'un flacon à deux tubulures, muni d'un entonnoir destiné à verser de l'acide

hydrochlorique , et d'un tube deux fois recourbé qui sert à la sortie chi gaz. L'acide carbonique chasse l'air du ballon en vertu de sa plus grande densité. Quand on pense que le ballon est rempli d'acide carbonique à peu près pur, on place dans

un très-petit ballon à fond plat la quantité de minerai sur laquelle on opère, 2 à 3 grammes ordinairement. On verse par-dessus une quantité convenable d'acide hydrochlorique pur et concentré ; on ajuste un tube deux .fois recourbé, et l'on pousse rapidement la liqueur à l'ébullition. La dissolution s'opère complétement dans peu de temps, et les vapeurs d'acide chassent tout l'air du petit ballon. Après quelques minutes

sulfureux dont on se sert doit être complétement dépouillé d'acide sulfurique. Pour satisfaire à cette condition , sans être obligé de préparer pour chaque opération la quantité d'acide dont on a besoin , ce qui serait fort incommode , on peut , comme je l'ai déjà indiqué, conserver la dissolution de gaz sulfureux mêlée de chlorure

lition, on enlève le feu et l'on place le petit ballon de manière que l'extrémité du tube re-

de barium , qui précipite l'acide sulfurique an fur et à mesure de sa formation ; mais on parviendra à un résultat plus certain en faisant arriver, dans la liqueur qui reçoit le chlore, le gaz

solution ferreuse sans craindre qu'elle se suroxyde

dégagé par la chaleur d'une solution concentrée, soit ancienne , soit récente, d'acide sulfureux. Cela posé, voici comme on -opère : on prend un ballon à fond plat de 3 à 4 décilitres de capacité, à col très-large. On le remplit à moitié en-

viron d'eau distillée , qu'on fait bouillir pour chasser complétement l'air qu'elle renferme. Après quelques minutes d'ébullition, on fait. ar-

courbé plonge dans le ballon rempli d'acide carbonique. Au moyen de cette précaution, le gaz qui rentre dans le petit ballon après la conden-

sation de la vapeur est de l'acide carbonique presque pur, et l'on peut laisser refroidir la dis-

par le contact de l'air. Lorsque le refroidissement est complet, ce qui exige peu de temps, en raison du faible volume de la liqueur, on en-

lève le petit ballon, et l'on fait arriver dans l'eau, par un tube deux fois recourbé, le gaz sulfureux provenant d'une solution concentrée que l'on chauffe progressivement. On continue toujours, et pendant toute la durée de l'opéralion, de faire dégager du gaz carbonique. Quand