Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 20]

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DANS LES HAUTSFOURNEAUX.

EMPLOI DE L'ANTHRACITE

Quoique des expériences de laboratoire ne sans doute pas suffisantes pour conclure niûre donl brûdeux quelque chose de positif sur le résultat à atlent les anthracites, tendre dans un haut-fourneau, j'ai cru cependant utile de faire quelques essais comparatifs sur l'anthracite d'Angleterre, et sur celle de Lamure. Voici les principaux résultats de ces Essais compa. ratifs eur la ma- soient

essais.

I° Quand on chauffe ces deux sortes d'anthracite

dans un bain d'huile

,

jusqu'à une tempéra-

ture de 115° à 1200, il s'en dégage de l'eau pen-

dant longtemps, et après avoir maintenu pendant plusieurs heures le thermomètre à ce degré, on trouve que l'anthracite de Lamure a perdu et celle d'Yniscedwyn

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2° Si ensuite on élève la température jusqu'à

environ 190 ou 2000, l'anthracite du pays de Galles abandonne 1,12 pour cent d'une huile d'un

jaune clair, comme on l'a déjà vu ; tandis que celle de Lamure n'en produit pas sensiblement; c'est là une différence assez importante. 30 La température s'élevant jusqu'à 36o., point

de l'ébullition de l'huile, les deux combustibles ne perdent guère davantage de leur poids. 40 Les deux morceaux ayant été ainsi échauffés, si on les place ensuite dans un têt pour

les faire brûler, l'anthracite de Lamure se met à décrépiter avec beaucoup de bruit, avant même que le têt ne commence à rougir; quoique cette action soit assez violente, il est cependant rare que le morceau se divise en plusieurs fragments; on n'y aperçoit pas même à l'oeil nu de trace de fendillement, à moins toutefois qu'on ne jette subitement le combustible froid au milieu de

charbons bien allumés. Quant à l'anthracite de Yniscedwyn , elle fait aussi entendre quelques pétillements; mais ceux-ci sont bien plus faibles et moins nombreux que dans l'anthracite des Alpes.

50 Enfin si l'on porte la température au rouge décidé, la combustion a lieu; et, ainsi qu'on pouvait le prévoir d'après la composition des deux combustibles, et la différence de leurs densités; l'anthracite d'Angleterre commence à brûler avant celle de Lamure. On voit, d'après le fait cité au n° 4, que la propriété de décrépiter semble due en grande par-

tie à la structure serrée de l'anthracite, et à sa

faible conductibilité pour la chaleur; de sorte que si l'on chauffe brusquement cette substance, diverses parties contiguës de la masse se dilateront inégalement et tendront à se désunir ; cette action intestine pourra être assez puissante pour que le morceau se fendille ou se brise. Mais, en outre, l'eau qui s'en dégage à l'état de vapeur, eu plus ou moins grande quantité, contribuera aussi, par sa force expansive, à faire éclater l'anthracite. D'après M. Robin, il parait qu'à Vizille la rupture des morceaux était facilitée par la présence de veinules blanchâtres, principalement calcaires, qui divisent la masse en tous sens. Il a déjà été dit que, dans le travail du fourneau Hypothè sur d'Yniscedwyn, la chaleur est fort concentrée vers l'emploi de l'air la partie inférieure, et qu'elle paraît être au gu eu- cuiracite d avec de ranLa-

lard très-sensiblement moindre que d'ordinaire, mure.

Le charbon s'échaufferait donc plus graduellement qu'au travail à l'air froid ; mais il est probable cependant que cette seule différence n'atténuerait pas beaucoup les effets de la décrépitation.

A