Annales des Mines (1838, série 3, volume 13) [Image 245]

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FABRICATION DU CHARBON ROUX 488 Le charbon roux ne pouvant devenir manufacturier que par une carbonisation courante, opérée dans les forêts, je formai, vers l'automne de 1837, ' le projet de provoquer et de suivre des expériences ,à ce sujet; mais la saison trop avancée alors me fit

ajourner cette entreprise au printemps de cette année.

J'ai été devancé par un des ingénieurs de mon arrondissement, à l'usine de Velleron , département dé Vaucluse. Ce premier essai , quoique imparfait, portait 4, croire que l'on pouvait opérer

cette carbonisation en meules. Mais il n'a pas été possible de donner les chiffres des produits. Quoi qu'il en soit, cette tentative, due à M. Diday, a une date certaine que l'on trouverait au besoin dans les registres de rétablissement. Dans les premiers jours de ce mois (juin 1838), M. Charles Durand , banquier, a fait faire une charbonnière en meules dans ses forges de Rioupéroux. Malheureusement les instructions que j'avais données n'ont pas été suivies littéralement, mais cependant les résultats obtenus ont dépassé mes espérances.

Le volume de bois soumis à la carbonisation était de 41'3,987. Le poids total était de '1.816 kil. Les essences soumises à cette opération étaient charmille, châtaignier, bouleau, tremble et coudrier, de l'âge de 18 à 20 ans.

EN MEULES.

aussi s'occuper de la solution de ce problème, qui

fait en ce moment le sujet des méditations de tous les métallurgistes.

Par le premier essai, que je viens de citer, kilogr. de bois ont rendu 311", t5 de charbon roux et noir.

Ordinairement 100 kil, de bois ne donnent que de 17 à 21 kil. de charbon noir. Nous avons donc déjà fait un très-grand pas vers la solution du problème. Si la réussite est complète, comme il faut l'espérer, elle sera rendue publique d'ici à quelque temps, avec l'agrément de M. Charles Durand. Qu'il me soit permis ici de rappeler tous les sacrifices qu'il a faits à Rioupéroux et à Fourvoirie, dans l'intérêt de la métallurgie du fer ! Son amour

pour l'industrie et pour son pays nous assure encore de nouveaux succès dans le traitement du plus utile des métaux.

On a obtenu 17-,224 de charbon, pesant

3.681 kilogrammes. Ce charbon -était noir au centre de la meule et

roux sur toute la surface. Il y avait à peu près parties égales de l'un et de l'autre.

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L'opération n'a duré que dix jours. J'avais prescrit de quinze à seize , en la conduisant très-

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lentement, avec des ouvertures très-petites. On comprend bien que, si cette prescription avait été exécutée, on aurait eu plus de charbon rpux et moins de charbon noir. Les expériences vont être reprises et continuées; d'autres maîtres de forges de l'Isère vont

Tome ,XIII, 1838.