Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 237]

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ÉTAT DE LA FABRICATION- DU FER,

s ler. De la fabrication du fer en barres, avec le charbon de bois. L'affinage dans les feux d'affinerie , qui n'est emplUyé que pour des fontes au charbon de bois,

est Ùne méthode fort ancienne qui atteint bien son but, et qui produit du fer de bonne qualité, lorsque les ouvriers sont bien exercés, et trèsattentifs aux détails de l'opération. Ce qui le distingue principalement des autres modes de décarbu ration de la fonte, c'est que le métal s'affine et reste en contact avec le combustible, et qu'il est d'ailleurs, pendant l'opération, soumis à l'action d'un courant d'air forcé, dont la puissance d'oxi-

dation doit être supérieure à celle des flammes sortant de la chauffe d'un fourneau à réverbère. Jusqu'à ces derniers temps , cette manière de convertir la fonte en fer forgé, n'avait pas éprouvé

de modifications bien importantes, et les différences qu'on observait dans les pratiques usitées dans les diverses forges, semblaient dépendre aussi souvent des habitudes prises par les ouvriers, que

de la nature de la ,fonte employée : on en peut voir le détail dans le Manu de M. Karsten. S'il résultait quelquefois, et de certaines manipulations, une meilleure qualité de fer, quelquesunes de ces manières d'affiner entraînaient aussi une très-grande consommation de combustible, et elles ont dâ être remplacées par d'autres plus le cinglage au marteau frontal ou aux cylindres, le corroyrae et l'étirage aux cylindres. Pour obtenir du fer, on iïn-'0n,snminp. .alois pas d'aptrc combustible que de la 4, é'et dû coke

ET AVENIR DES FORGES.

473 économiques : c'est ce qui est arrivé, par exemple, pour l'affinage Bergamasque, seul pratiqué, il y a trente ans, clans le Dauphiné, la Sa \ oie , le Va-

lais, etc., et auquel on a substitué généralement la méthode allemande dite affinage comtois: Mais ce dernier procédé présente lui-même quelques différences dans la manière de le pratiquer, et elles portent principalement sur la quantité de foute que l'on affine à la fois, ce qu'on appelle le poids des loupes que l'on forme, et sur la rapidité de l'affinage. Ces circonstances peuvent tenir à la nature des fontes employées, au degré de pureté où elles sont, et enfin à l'espèce de substance nuisible qu'il s'agit d'en séparer; malheureusement ce sont toujours les causes qui demeurent inconnues et cela retarde singulièrement les progrès de la métallurgie : je

me bornerai donc à présenter un exemple du

fait dont il s'agit, d'après ce que j'ai vu dernièrement. Dans les forges du grand duc de Bade ( Hausen, Frehr et Albriick ), on pratique l'affinage allemand, sur des quantités de fonte bien plus considérables qu'il n'est généralement d'usage de le faire en France et dans d'autres parties de l'Allemagne: ainsi, on affine à la fois 5o kilogrammes de fonte, tandis que chez nous les loupes ne sont que de 5o à 6o ou 70 kilogrammes ; on sait même qu'il y a des forges où la loupe ne pèse pas plus de 25 ou 3o kilogrammes. Il est vrai que la durée de l'opération est en raison de la masse à affiner; de sorte que, dans le pays de Bade, l'affinage dure de trois et demi à quatre heures, et quelquefois plus; dans nos forges, c'est seulement une heure et demie ou une heure trois quarts; et, en définitive,