Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 164]

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ÉTAT pg LA FABRICATION DU FER,

ET AVENIR DES FORGES.

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l'élévation de ceux-ci, et la quantité comme la De l'emploi de la houille crue dans les hautsfourneaux.

En partant des notions théoriques que nous possédons sur ce combustible, et remarquant que Fa houille possède à peu près le même pouvoir calorifique que le coke (1), on est porté à penser que la substitution de l'une à l'autre , dans les hauts-fourneaux à fer, doit avoir moins d'inconvénient que celle du bois, au charbon de bois. Il en a été réellement ainsi dans quelques localités , bien que, comme nous l'avons déjà fait observer pour le combustibb végétal , la condition de l'égalité entre les pouvoirs calorifiques, dans les combustibles substitués l'un à l'autre, ne soit ni la seule, ni même la plus importante des conditions qu'il faille chercher à remplir, dans le cas dont il s'agit.

C'est, comme on sait, dans le pays de Galles que l'on a commencé à remplacer le coke, par de la houille crue, et qu'on en a obtenu le plus de succès pour fabriquer, avec l'air froid, de la fonte de forge ; à Decazeville, en 1834, et depuis

lors, on a fondu à l'air froid, avec de la houille crue. Il y en a bien d'autres exemples, en Ecosse et ailleurs, dans les fourneaux qui reçoivent de l'air chauffé.

La nature de la houille doit nécessairement avoir une grande influence sur la possibilité d'abord, et ensuite sur lés avantages, que l'on trouvera à l'employer crue dans les fourneaux ; enfin, (1) Il est un peu plus grand dans la houille.

vitesse de l'air qu'on y projette, sont aussi à considérer.

Rapportons quelques exemples de l'influence des propriétés de la houille. Celle qui est bitumineuse et très- collante ne convient pas du tout pour cet usage, et doit nécessairement être convertie en coke, avant d'être chargée dans les hauts-fourneaux ; et en effet, ou voit, en Angleterre , des usines où l'on emploie la

bouille à l'état cru, lorsqu'elle est sèche, tandis que l'on carbonise, pour la charger a l'état de coke, celle qui est bitumineuse.

En t833, on fit, à Gleiwitz, en Silésie, des' essais pour employer, sans carbonisation préalable, de la houille grasse dans les hauts-fourneaux à l'air froid, dans l esquels on fond habituellement avec du coke : j'en ai donné ailleurs (I) le détail , d'après M. l'ingénieur des mines Gruner il suffit de dire ici qu'il se forma des voûtes dans l'intérieur du fourneau, qui empêchaient par moment le dégagement des gaz, d'où résultaient des explosions très-fortes , qui lançaient des charbons enflammés et du minerai au-dessus des murs d'en-

ceinte de la plate-forme du gueulard; on ne put prolonger ces essais que pendant quatre jours, les explosions continuant toujours d'avoir lieu. Avec de la houille plus dense et moins bitumineuse , on obtint de bien meilleurs résultats, dans l'une de ces usines royales, à Koennigshritte (2); voici ce qu'on observa

La houille crue, chargée à volume égal (à

celui du coke, qui formait précédemment la Nouveaux procédés pour fabriquer de la

fonte, etc. , pag. 101. Idem, pag. 99.