Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 152]

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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,

produira le charbon qu'on en retire, si on l'eût brûlé dans son état naturel et supposé bien sec, est, d'après les expériences de Rumfort, des deux tiers ; d'autres disent des trois quarts du tout ; il y a des savants qui n'admettent qu'une perte des deux cinquièmes; c'est donc environ la moitié de la quantité de chaleur , ou la moitié du combus, tib;e que l'on brûle , qui est consommée inutileruent, supposé que l'on pût employer à produire

le même effet, ou le même résultat métallurgique, les combustibles dans leur état naturel

c'est-à-dire y faire concourir la chaleur produite par les parties volatiles et par les parties fixes, dont ils sont tous composés. Nous verrons que cela est toujours fort diffieile, pour de certaines opérations.

Si l'on ajoute les pertes faites sur le carbone, dans l'opération de la carbonisation, telle qu'on la

pratique en 'grand, et qui réduit je produit en

charbon de bonne qualité , à i 5 ou 17 pour i ou, en poids; puis le déchet qui a lieu sur ce même produit, soit dans les transports, soit dans les magasins, on verra que la perte réelle éprouvée sur la matière combustible ou la chaleur perdue s'élève bien ordinairement aux. deux tiers ou aux trois quarts du tout. - Pour la houille , et surtout pour l'espèce qui est la plus propre à être convertie en coke, la perte est beaucoup moindre ; on l'évalue au cinquième seulement dans les cas les plus favo,

rables ; mais , pour les houilles qui produisent un

coke plus ou moins friable, et que l'on est cependant fréquemment obligé de soumettre à la carbonisation , il y a des déchets considérables

ET AVENIR DES FORGES.

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ainsi que des houilles qui donnent en petit, dans les essais, 4o ou 5o pour ioo de coke, ne rendent,-

en définitive, que 3o ou 35, lorsqu'on évalue

leur produit d'après les livres d'entrée et de sortie des gardes-magasins. M. Nailly parle d'une houille dont on faisait du coke au Creusot, et qui ne rendait que 3o ou

4o hectolitres de coke p. Io° , ou entre 12 et 16 p. ioo, en poids (i). Toutefois, il y a, dans le pays de-Galles certaines espèces de houille, qui produisent plus de 70 pour 100 de coke, et en Belgique, 65 ou, 68. Mais on doit remarquer, relativement au bois et au charbon de bois,_ des diff4rences qu'il importe de rappeler , parce qu'il en faut tenir compte pour apprécier les avantages divers que l'on peut trouver à remplacer, dans. /es fourneaux à cuve, le charbon par le bois, ou le coke par la houille crue. C'est que le coke et la houille possèdent à peu près le même pouvoir calorifique, à poids égaux ; tandis que pour le bois et son charbon, c'est le rapport de 2 I , au moins. Pris à volumes égaux,. la différence dans les pouvoirs calorifiques entre la houille et le coke

est moindre, en général ( et surtout pour les houilles peu bitumineuses ), qu'entre le bois et le charbon.

Il suit de là, que, si, en carbonisant le bois on perd beaucoup plus de matières inflammables que sur la houille que l'on convertit en coke , on se procure , du moins, dans le charbon de bois un combustible bien phis énergique c'est-à-dire ,

pouvant produire, à'égalité de poids, une cha-

sur le .coke fabriqué, et qui se réduit en poussière

par les transports ou dans les magasins : c'est

(1) Annales des mines 3e série, tome X. page 58.