Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 136]

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266 INFLUENCE DU CUIVRE ET DU SOUFRE la trempe leur grain soit fin et gris : ces différences

deviennent surtout 'bien sensibles lorsqu'on les forge en bandes ou lames minces, ainsi qu'on le pratique pour en faire des faux. Les nombreuses opérations de forgeage que l'on est dans le cas d'exécuter pour arriver à la confection complète de ces instruments, offrent sans contredit les meilleurs moyens de reconnaître

si l'acier qu'on emploie réunit à une grande malléabilité beaucoup de dureté après la trempe, et celui qui a supporté toutes les épreuves de cette fabrication , et qui donne en définitive un tranchant souple et délicat , doit être considéré comme étant d'une excellente qualité. L'auteur donne ensuite les détails des essais qu'il a faits pour fabriquer des faux avec diverses sortes d'acier, et notamment avec celui que l'on fait à Siegen avec les fontes du pays : c'est dans quelques-unes des opérations, que l'on fut dans le cas d'exécuter , qu'il eut occasion d'observer les diverses manières dont ces aciers se comportèrent au feu et sous le marteau. On fut surtout attentif, continue-t-il, à examiner les apparences quemontrèrent ces aciers après diverses préparations, et principalement les bandes plates ou bandes plati-

nées pour les faux : on cherchait à juger de la qualité de l'acier par l'état où se trouvaient, après

la trempe, les petites faces et les arêtes de ces bandes. Le très-bon acier ne montrait sur les angles les plus aigus aucune apparence de fissures, ou de parties rugueuses (Hart borstetz); et même, en s'aidant d'une loupe, on reconnaissait que ces

arêtes étaient parfaitement nettes et d'un blanc d'argent. Parmi les aciers de Styrie non raffinés (R oh stahl), celui de Vordernberg et quelques

SUR LA QUALITÉ DE L'ACIER.

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autres, convertis en bandes de z à 2 lignes d'épaisseur , se montraient unis, nets et blancs sur la plus petite des faces ; mais d'autres aciers

de la même contrée présentaient cette même face noire et raboteuse, et si on l'examinait à la loupe, on y découvrait une multitude de petites fissures remplies d'oxide de fer; il en était de même pour les aciers de Siegen. L'auteur ayant cherché à 'varier les circonstances du forgeage et de la trempe des divers aciers qu'il avait employés précédemment, demeura convaincu que la manière dont ils se comportaient dépendait uniquement de leur nature, e est-à-dire de la composition de , et celui de Vordernberg se montra toujours supérieur à tous les autres, tandis que l'acier de Siegen se trouvait inférieur.

Quelles sont donc les substances nuisibles

qui font que notre acier, dit M. Stengel, montre toujours sur l'épaisseur des barres plates qu'on en forme, une surface noire et inégale? J'ai

cherché et dosé à plusieurs reprises, dans tous ces aciers, le carbone, le silicium et Je manganèse, et les petites différences que j'ai trouvées de l'un l'autre m'ont démontré l'impossibilité d'attribuerà à aucune d'elles une influence quelconque sur les défauts que nous venons de signaler. Mon attention se, porta sur le soufre ; car étant en Styrie en 1833 , j avais remarqué que lorsqu'on

jetait de l'eau sur les laitiers liquides des hautsfourneaux de Vordernberg et de Eisenerz , on ne sentait aucune odetnd'hydrogène sulfuré, tandis qu'il en est tout autrement pour ceux de nos

contrées.

Je cherchai des minerais tout à fait semblables Tome X, 1836. 18