Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 108]

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NOUVEAU PROCÉDÉ

serait assurément bien beau, comparé à celui fourni par les .anciens procédés; mais malheureusement les choses ne se passent pas ainsi; la rapidité, avec laquelle s'opère la carbonisation, fait qu'une partie du ligneux du bois est transformée en acide pyroligneux, lequel est entraîné avec une partie du carbone par le courant d'air forcé qui traverse constamment le fourneau; il doit donc résulter de là des pertes assez considérables, indépendantes de celles qui sont indispensables pour convertir le bois en charbon ; toutes ces causes expliquent très-bien pourquoi les résultats obtenus par l'emploi direct du bois cru ne sont pas plus satisfaisants.

Dans les fours destinés à carboniser, au contraire, l'opération de la carbonisation se faisant aux dépens de la chaleur perdue du fourneau, on évite d'une part la perte de combustible qui serait nécessaire au dégagement des matières

volatiles contenues dans le bois, et l'opération

se faisant plus régulièrement et plus lentement, le charbon acquiert plus de consistance et d'homogénéité, résiste mieux à l'action du courant d'air forcé, et par conséquent doit porter, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnellement plus

de mine que le charbon qui se forme dans le fourneau, où il éclate souvent, se réduit en partie- .en fraisil avant d'arriver à la tuyère, tandis qu'une autre partie v arrive quelquefois même sans être carbonisée du tout. On a beaucoup parlé de l'emploi du bois qui a lieu en Finlande, depuis environ sept années, dans l'usine de Soumboul, appartenant à M. le colonel Foëck; mais il suffit d'examiner attentivement la question pour reconnaître que les

DE CARBONISATION.

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avantages qui en résultent, et dont on a fait tant de bruit, sont, on peut le dire, tout à fait négatifs. Si l'on prend les données consignées dans l'excellent traité de chimie de M. Dumas ( tome IV), relatives à l'emploi du bois à Soumboul,

on voit qu'a l'époque où la marche du hautfourneau était la meilleure, et où l'abondance de l'eau permettait d'employer le vent à une

-Ails forte pression, on consommait, pour ioo kilogrammes de fonte obtenue, 1,5 mètre cube de bois ; tandis que , quand on marchait au charbon de bois avec le même minerai, on consommait 2,25 mètres cubes de charbon, qui représentent 4,5 mètres cubes de bois, de sorte que la consommation du bois se trouverait réduite à ; de ce qu'elle était avant son emploi direct; niais il est facile de voir, ajoute M. Dumas,

qu'on a pris pour terme de comparaison un roulement où la consommation en charbon était à peu près double de la consommation ordinaire. En effet, le mètre cube de charbon de sapin, le seul bois dont on fasse usage dans cette localité, pesant environ 175 kilogrammes on voit que la consommation de charbon était de près de 400 kilogrammes pour ioo de fonte, ce qui

n'est pas croyable. On est donc fondé à condure que l'on emploie presque autant de bois qu'il

en faudrait pour fournir le charbon, pour une marche ordinaire, en sorte que ce serait seulement sur les frais de charbonnage que résideraient les avantages de ce procédé. Mais il exige de plus un fourneau de forme toute particulière, et dont la cuve présente un prisme droit rectangulaire, à partir des étalagesjusqu'au gueulard , qui a ainsi 7 pieds de longueur sur 4 ; de large. Le