Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 25]

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EXPÉRIENCES 48 stante pour la résistance par mètre quarré , mais elle est moindre que quand le corps est sec. Au reste , les différences que nous venons de signaler sont assez peu considérables pour qu'on puisse les attribuer soit aux variations inévitables

de la dureté du projectile, soit aux incertitudes mêmes du procédé. Dans les expériences, le poids des projectiles a varié depuis 61'". jusqu'à 5ok"., c'est-à-dire de 1 à 8,3; les hauteurs de chute, de om,o5 à orn,65 ou de et, à 13; la résistance des milieux de i à 17,5' dans ces limites étendues, les résultats s'accordent

à prouver l'exactitude des lois dont on a admis l'existence.

Ces lois se trouvent donc démontrées pour les terres glaises et le sable qu'on a soumis à l'expé-

rience, et il est à croire qu'elles le seront aussi pour d'autres milieux ; c'est ce que montreront,

d'ailleurs, les expériences qui doivent être entreprises par la commission d'officiers d'artillerie. Lors de la pénétration d'un corps dur dans un corps mou, il se présente une circonstance assez remarquable, c'est que le niveau du milieu s'élève autour du projectile en affectant une forme

courbe (fig. 7 ) , lorsque le milieu est de la

glaise; lorsque le choc a lieu sur du sable, il se produit un effet analogue, mais attendu le peu de cohésion des parties, la surface n'affecte pas une courbure aussi continue, et le bord de l'impression est à arêteyive (fig. 8). Le volume compris entre la nouvelle surface et l'ancien plan de niveau parait être en rapport avec celui de l'impression ; or, si ces volumes étaient égaux, il en résulterait que les corps mous

qui ne sont pas. contenus dans une enveloppe

SUR LE FROTTEMENT.

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inextensible, ou dont une des surfaces est libre, ne se compriment pas, qu'ils ne font que changer de forme, et que , quand ils sont renfermés dans un espace clos, ils doivent transmettre la pression en tous sens. Ce résultat serait d'accord, au reste, avec un grand nombre de faits observés; ainsi, en tirant des coups de fusil à balle dans une caisse en bois mince remplie de suif, on trouve que les parois sont brisées par la pression qui leur est transmise par le suif. Des expériences faites à Metz en 1834 ont montré que la pression déve-

loppée par un boulet dans de la terre grasse à om,5o ou om,6o de son passage, était capable de briser des madriers en chêne de o'n,o5 d'épaisseur sur o",3o de largeur et 3-,00 de portée. ITI. EXPÉRIENCES SUR LE FROTTEMENT PENDANT LE CROC.

Des expériences indiquées précédemment, il résulte aussi que le choc a lieu dans un espace de temps qui, bien que très-court, a cependant une

durée finie qu'on peut estimer approximativement ; il suit de là que les forces de compression développées pendant l'acte du choc ne sont pas

infinies, et qu'elles ont, au contraire, à chaque instant une valeur finie qu'on peut exprimer comme les pressions simples. On est conduit par là à conclure que le frottement qui résulte de ces

forces de compression pendant l'acte du choc, quoique dû à des pressions qui varient à chaque instant, doit suivre les lois déduites des expériences faites précédemment. Pour vérifier directement par l'observation l'exactitude de cette conclusion, M. Morin a entrepris quelques expériences Tome X , 1836.

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